Thèse soutenue

Gouverner les langues : l’institutionnalisation et la transformation de la politique d’enseignement des langues étrangères en France, en Allemagne et au Luxembourg

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Auteur / Autrice : Núria Garcia
Direction : Pierre Muller
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique. Sociologie politique et action publique
Date : Soutenance le 08/12/2014
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études européennes et de politique comparée (Paris)
Jury : Président / Présidente : Agnès Van Zanten
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Muller, Linda Cardinal, Yves Déloye, Peter A. Kraus, Pascale Laborier
Rapporteurs / Rapporteuses : Linda Cardinal, Yves Déloye

Résumé

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Cette thèse analyse l’action publique dans le domaine du gouvernement des langues à travers l’étude de la transformation de la politique d’enseignement des langues étrangères en France, en Allemagne et au Luxembourg. L’analyse vise à expliquer comment des politiques d’enseignement des langues relativement similaires en termes d’objectifs et de moyens mis en œuvre produisent des résultats significativement différents dans deux cas a priori très proches que sont la France et l’Allemagne. Retraçant le processus d’institutionnalisation de ces politiques sur le temps long, la démonstration montre que ces différences ne s’expliquent que partiellement par des dynamiques infra-sectorielles. L’explication des variations d’output et d’outcome de la politique d’enseignement des langues étrangères nécessite de prendre en compte la configuration politique et sociétale dans son ensemble à travers une perspective systémique : le découpage sectoriel ou intersectoriel de l’objectif du multilinguisme et les effets d’interaction entre la politique d’enseignement des langues et d’autres secteurs de politique publique expliquent des variations dans la perception d’utilité des langues par les individus et leur motivation de s’investir dans l’apprentissage de ces dernières, et partant les différences de résultat de cette politique. L’absence de lien direct entre inputs, outputs et outcomes de la politique d’enseignement des langues soulève la question des limites de l’action publique en matière de gouvernement des langues, limites qui sont liées à la réactivité de l’Etat à des préférences contradictoires des citoyens et au lien entre langue et citoyenneté dans les sociétés monolingues.