Les transferts intergénérationnels des parents à leurs descendants en Europe : la solidarité comme mécanisme de (re)production des inégalités
Auteur / Autrice : | Adrien Papuchon |
Direction : | Louis Chauvel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 19/11/2014 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur les inégalités sociales (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Alain Chenu |
Examinateurs / Examinatrices : Louis Chauvel, Catherine Bonvalet, Cécile Van de Velde, Olivier Beraud Martin | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Bonvalet, Cécile Van de Velde |
Mots clés
Résumé
Un consensus s’est formé autour de l’idée que la solidarité familiale ferait contrepoids à l’augmentation des inégalités et que le pays constituerait - à un âge donné - le principal facteur de différenciation dans sa mise en œuvre. Au contraire, les résultats exposés montrent comment l’intervention familiale contribue à stratifier, dans chaque contexte national, les conditions d’entrée dans la vie adulte. A l’aide de l’enquête SHARE (Survey of Health, Aging and Retirement), nous étudions le déploiement dans treize pays européens des trois principaux types de transfert intergénérationnel réalisés par les parents en direction de leurs descendants adultes : les dons d’argent, le maintien des jeunes au foyer parental, et les services rendus. Dans tous les pays, ces pratiques constituent des vecteurs de transmission des inégalités d’une génération à l’autre : les dons d’argent dépendent fortement des ressources des pourvoyeurs - en particulier de leur patrimoine -, la cohabitation aboutit à des inégalités significatives du point de vue des ressources perçues, et les services, quoiqu’apparemment guidés par les besoins des jeunes adultes, jouent un rôle significatif dans la reproduction de la division genrée du travail domestique. En définitive, cette thèse contribue à réorienter le regard sur les déterminants et les impacts sociaux de la solidarité familiale, ainsi que sur l’articulation en Europe entre les trois « piliers » du Welfare (public, marchand et familial). Elle incite à réviser la vision usuelle des conséquences en terme de stratification sociale de l’inégale intervention familiale dans les premières années de la vie adulte.