Thèse soutenue

Réformateurs au quotidien : approche sociologique du travail de réforme dans la mise en œuvre d’une nouvelle loi sur les parcs nationaux

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Auteur / Autrice : Arnaud Cosson
Direction : Erhard Friedberg
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 03/07/2014
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche :  : Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (France). Centre de Grenoble (2012-2019)
Laboratoire : Centre de sociologie des organisations (Paris)
Jury : Président / Présidente : Patrice Duran
Examinateurs / Examinatrices : Erhard Friedberg, Philippe Bezes, Jacques Lolive, Isabelle Mauz
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Bezes, Jacques Lolive

Résumé

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Au croisement de la sociologie du changement institutionnel, du travail administratif et de l’action publique environnementale, notre thèse appréhende de façon originale la question de l’autonomie du réformateur à partir d’un suivi ethnographique sur six ans du travail quotidien de cadres intermédiaires de l’administration responsables de la mise en œuvre d’une réforme des politiques territoriales de la nature : les directeurs de parcs nationaux. Après avoir démontré empiriquement, puis théoriquement à partir de leurs spécificités, l’inertie institutionnelle particulièrement forte de ces politiques publiques, nous soutenons la thèse suivante : même dans un contexte fortement contraint, l’autonomie du réformateur existe mais n'est jamais donnée ni acquise. Elle dépend étroitement de la pratique quotidienne du travail de réforme. Le réformateur doit la construire et l’entretenir. Certaines phases de la trajectoire de transformation institutionnelle s’avèrent cruciales pour cela : son démarrage et de courtes parenthèses où le réformateur peut travailler à ce que la dynamique du processus de réforme lui-même contraste fortement avec l’inertie de la politique publique. La gestion du processus de réforme, plus que sa substance, est ainsi au cœur de la construction de l’autonomie du réformateur et de l’ouverture d’une trajectoire d’innovation. Nous en montrons les modalités pratiques autour d’un travail d’interprétation, de composition et de modélisation par lequel la lecture de l’action en cours se fait de plus en plus à travers le prisme de l’expérience collective récente (de mise en œuvre de la réforme) et moins à travers celui de l’histoire lointaine sur lequel se fonde l’inertie institutionnelle.