Les arguments religieux dans la discussion politique : une théorie de la justification publique
Auteur / Autrice : | Aurélia Bardon |
Direction : | Jean-Marie Donegani, Jean L. Cohen |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 28/03/2014 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques en cotutelle avec Columbia university (New York, N.Y.) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches politiques de Sciences Po (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Arnauld Leclerc |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marie Donegani, Jean L. Cohen, Philippe Portier, Cécile Laborde | |
Rapporteur / Rapporteuse : Arnauld Leclerc, Philippe Portier |
Mots clés
Résumé
Cette thèse porte sur le rôle du raisonnement fondé sur des croyances religieuses dans la discussion politique, et plus précisément sur la compatibilité des arguments religieux publics avec les postulats libéraux et démocratiques concernant la justification de décisions politiques, c’est-à-dire prises au nom de l’État. La justification publique est gage de légitimité en démocratie libérale : mais dans quelles conditions une décision est-elle publiquement justifiée ? Tous les arguments sont-ils valables ? Les arguments religieux sont souvent considérés avec méfiance : ils sont particuliers, ne sont convaincants que pour certains citoyens et sont rejetés par d’autres. Il semblerait donc injuste, pour ceux qui ne partagent pas ces croyances religieuses, de les utiliser pour justifier des décisions politiques. La même chose, cependant, vaut pour de nombreux autres arguments, non religieux, comme les arguments utilitaristes et les arguments libéraux eux-mêmes. L’objectif de la thèse est d’examiner différentes stratégies visant à justifier l’exclusion de certains arguments, puis de proposer un nouveau modèle de discussion politique. La thèse défendue est que les arguments absolutistes, c’est-à-dire les arguments fondés sur la reconnaissance de l’existence d’une source extra-sociale de validité normative, ne respectent pas les exigences de la justification publique et doivent donc être exclus de la discussion politique. Mais la distinction entre arguments absolutistes et non absolutistes ne recoupe pas celle entre arguments religieux et séculiers : on ne peut donc pas dire que tous les arguments religieux doivent être exclus, ni qu’ils peuvent toujours être inclus.