Les temps et les modes de la reconnaissance politique : la RFA, Israël et la Claims Conference (1950-1990)
Auteur / Autrice : | Joëlle Hecker |
Direction : | Astrid von Busekist |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 07/02/2014 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Axel Honneth |
Examinateurs / Examinatrices : Astrid von Busekist, Thomas Lindemann, Ruti G. Teitel, Dominique Trimbur | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Thomas Lindemann, Ruti G. Teitel |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Ce travail explore l'impact des réparations sur les groupes en se concentrant sur la question du temps. Les distinctions opérées par Paul Ricœur entre temps objectif, temps raconté et temps perçu permettent de circonscrire avec précision le champ d'action des réparations : elles sont des vecteurs de reconnaissance caractérisés par leur pouvoir de reformulation du passé. Pour démontrer cela, l'étude s'appuie sur le cas des réparations allemandes à Israël et à la Claims Conference de 1950 à 1990. Ce cas est interprété dans le but de comprendre ce qui a motivé ces gestes, et aussi en vue de justifier le principe des réparations en général : il adopte une méthode herméneutique critique. Les réparations allemandes sont d'abord liées aux théories de la reconnaissance. Les revendications des victimes sont interprétées comme une lutte pour la reconnaissance, les réactions des offenseurs comme un parcours vers la reconnaissance de responsabilité. Le fonctionnement de la reconnaissance est ensuite précisé par une étude des formes qu'elle revêt au fil du temps. Les années 1950 sont celles de la justice civile, c'est-à-dire des réparations monétaires. Ce mode de reconnaissance se caractérise par une façon elliptique de raconter les événements. Dans les années 1960, la justice pénale prend le relais et propose un récit plus concret du passé à travers les témoignages et les verdicts. Dans les années 1970 et 1980, ce sont les gestes symboliques, de nature essentiellement narrative, qui prédominent. En fait, chaque mode de reconnaissance présente une façon distincte de raconter le passé et modifie la perception du temps. Ce pouvoir de reformulation constitue une réplique à l'irréparable.