La gauche révolutionnaire et la question carcérale : une approche des années 70 italiennes
Auteur / Autrice : | Elisa Santalena |
Direction : | Christian Del Vento, Pierre Girard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes italiennes |
Date : | Soutenance le 08/12/2014 |
Etablissement(s) : | Grenoble |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Groupe d'études et de recherches sur la culture italienne (Grenoble ; 1991-2015) |
Jury : | Président / Présidente : Christophe Mileschi |
Examinateurs / Examinatrices : Leonardo Casalino, Davide Steccanella | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Mileschi, Jean-Claude Zancarini |
Mots clés
Résumé
Notre thèse porte sur la question carcérale et la gauche révolutionnaire en Italie dans les années 1970 et 1980.La question carcérale devient centrale, en Italie, à partir des années 1970 : ce sont des années de révolte et de revendications de masse, mais aussi la période des mouvements de lutte armée. À ce moment-là, l'État se retrouve confronté à un double problème : d'une part, celui de la réforme du système pénitentiaire, avec des prisons vétustes et des règlements archaïques hérités de la période fasciste, et d'autre part la montée en puissance des mouvements extra-parlementaires et de la lutte armée, qui ne cessent d'augmenter la population carcérale.Cette étude vise à analyser le rôle joué par le système carcéral pendant cette période de crise pour la jeune République italienne, et ceci selon plusieurs points de vue. Nous analysons, d'une part, le mouvement revendicatif des détenus de droit commun, qui se politisent au contact des jeunes extra-parlementaires arrêtés après leurs manifestations. D'autre part, nous étudions la montée en flèche de la violence révolutionnaire qui s'oppose à un État qui, de son côté, accroît l'intensité de la répression et met en place des mesures d'urgence pour contrer la dissidence. Cette confrontation donne naissance à une période particulièrement violente, où la prison fini par assumer une fonction de gestion du conflit politique.À travers la description d'un corpus très varié (articles de journaux, tracts, documents théoriques, documents militants de revendication, archives ministérielles, archives de l'administration pénitentiaire) mais aussi des textes historiographiques et des témoignages directs, cette étude pose la question plus générale du rôle central de l'univers carcéral, comme une véritable clé de lecture sociopolitique des années 70 et 80 italiennes.