Thèse soutenue

Prévention et vieillissement : l'expérience individuelle du vieillissement face à la norme contemporaine du "bien vieillir"

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Auteur / Autrice : Stéphane Alvarez
Direction : Catherine GucherPascale Trompette
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 01/12/2014
Etablissement(s) : Grenoble
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pacte, laboratoire de sciences sociales (Grenoble, Isère, France) - Politiques publiques, actions politiques, territoires
Jury : Président / Présidente : Jean-Philippe Viriot Durandal
Examinateurs / Examinatrices : Pascale Trompette
Rapporteurs / Rapporteuses : Natalie Rigaux, Didier Demazière

Résumé

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L'objectif de cette thèse est de questionner les expériences individuelles du vieillissement dans un contexte de structuration d'une politique de prévention. Il s'agit tout d'abord de questionner le sens de l'élaboration d'une politique de prévention de la dépendance en vue de « bien vieillir » et de mettre à jour la production sociale d'un discours sur les parcours du vieillir. Une lecture foucaldienne, en termes de gouvernement des corps, fait apparaitre la prévention dans le vieillissement comme une tentative de définition des pratiques et des modes de vie de la vieillesse, par une sécurisation et une normalisation des parcours individuels de vieillissement. La recherche restitue alors la diversité des acteurs qui concourt à la constitution de carrières institutionnelles autour de la dépendance – la prévention venant en amont : des acteurs politiques tout d'abord, qui ont participé à la mise sur l'agenda gouvernemental d'une nouvelle forme de problématisation de la vieillesse, en s'appuyant sur des recherches scientifiques sur le « vieillissement réussi », élaborées par des gériatres et des psychologues à la fin des années 90. La politique de prévention implique également des acteurs traditionnels des politiques de la vieillesse et du vieillissement : les caisses de retraite du régime général et les caisses de retraite complémentaire, par leurs fonds d'action sociale, mettent en œuvre des programmes d'action orientés vers les plus « fragiles » des retraités et participent à la construction du champ de la prévention de la dépendance. La thèse, qui repose sur une mise en confrontation du discours des personnes âgées et du discours de la prévention, montre l'écart qui existe entre celles et ceux qui vivent la vieillesse et ceux qui la traitent et tentent de la prendre en charge, et remet en cause les périodisations de la vie que les politiques publiques contribuent à construire. Une sociologie des parcours de vie pointe le fait que l'expérience du vieillissement et le rapport à la prévention sont dépendants de l'inscription dans des classes sociales particulières. L'ancrage social est apparu comme fortement discriminant des pratiques quotidiennes, des modes de vie, des capacités et des compétences mobilisées et mobilisables, tout autant que des perceptions des parcours de vie et des trajectoires de vieillissement. Le vieillissement apparait alors dans cette étude comme un temps de maturation, lors duquel les individus relisent leur passé, à la faveur des événements centraux de leur parcours de vie et de l'idée qu'ils se font de leur futur.