Thèse soutenue

Gaston Fessard : un chrétien de rite dialectique ?

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Auteur / Autrice : Ana Petrache
Direction : Denis PelletierDaniel Barbu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Religions et systèmes de pensée
Date : Soutenance en 2014
Etablissement(s) : Paris, EPHE en cotutelle avec Université de Bucarest
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Jury : Président / Présidente : Mihai Chioveanu

Résumé

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Cette thèse a commencé comme une recherche sur les relations entre les catholiques et les marxistes en France à partir de l’appel de la main tendue de M. Thorez. J’ai découvert ainsi la pensée de Gaston Fessard (1897-1978), un jésuite qui propose une manière spécifique de lire Hegel et Marx. L’enjeu philosophique de Fessard est de proposer un système de philosophie de l’histoire qui réintègre le sens de l’histoire dans la pensée catholique à travers la dialectique hégélienne. À partir de ce projet philosophique Fessard développe trois instruments de pensée : la dialectique du Maitre et l’Esclave, celle de l’Homme et de la Femme et celle du Païen et du Juif qui servent de fondement pour critiquer l’attitude des chrétiens progressistes aussi bien que les deux systèmes totalitaires : le communisme et le nazisme considérés comme des religions politiques. Cette thèse a montré comment les prises de positions politiques de Fessard ont comme fondement son système de philosophie de l’histoire. À partir des écrits de Gaston Fessard, j’ai essayé d’offrir des réponses à deux questions : pourquoi le marxisme est-il vu comme une théologie inversée et pourquoi les chrétiens progressistes ont-ils été attirés par le marxisme malgré les mises en garde de Rome. La réponse consiste à présenter les structures théologiques du marxisme à partir de la lecture faite par Fessard. Le marxisme réussit à séduire une partie des chrétiens notamment parce qu’il a été un projet intellectuel fondé sur une structure théologique : péché, élection, incarnation, rédemption sont des concepts théologiques actifs dans la pensée de Marx que Fessard met en évidence