Thèse soutenue

Histoire de la sagesse et philosophie shî‘ite : présentation, traduction et commentaire du livre I du Maḥbûb al-qulûb de Quṭb al-Dîn Ashkevarî

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Mathieu Terrier
Direction : Mohammad Ali Amir-Moezzi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences des religions et systèmes de pensée
Date : Soutenance en 2014
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire d’études sur les Monothéismes (Paris ; 1998-....)
Jury : Président / Présidente : Christian Jambet
Examinateurs / Examinatrices : Mohammad Ali Amir-Moezzi, Christian Jambet, Rémi Brague, Jean-Baptiste Brenet, Alexandre Papas
Rapporteurs / Rapporteuses : Yann Richard, Cristina D'Ancona Costa

Résumé

FR  |  
EN

Cette étude s’attache à faire découvrir la dernière histoire de la sagesse antique écrite en terre d’islam, dans le contexte particulier de l’Iran safavide shî‘ite au XVIIe siècle : le Maḥbûb al-qulûb de Quṭb al-Dîn Ashkevarî (mort vers 1680), une encyclopédie des sages allant d’Adam à Mîr Dâmâd, philosophe qui fut probablement le maître d’Ashkevarî. Le premier volet de cette histoire porte sur les sages préislamiques et comprend des portraits bio-doxographiques de nombreux philosophe grecs. Les deux volumes suivants portent respectivement sur les savants de l’islam, parmi lesquels des philosophes et des soufis, et sur les autorités du shî‘isme imâmite, à commencer par les douze imâms. La première partie de ce travail présente Ashkevarî et son œuvre dans le cadre des courants intellectuels et religieux de leur temps, en tant qu’ils les reflètent de manière singulière. La deuxième partie aborde le Maḥbûb al-qulûb de deux points de vue, diachronique puis synchronique : d’abord dans l’histoire de l’histoire de la sagesse en islam, dont Ashkevarî récupère et exploite les matériaux, puis dans la diversité des « jeux de langage » qu’il met en œuvre pour démontrer l’harmonie de la philosophie, du soufisme et du shî‘isme. Enfin, la partie principale de cette étude propose une traduction commentée du préambule, de l’introduction et des trente-deux notices bio-doxographiques composant le premier volet de cette histoire de la sagesse. L’approche shî‘ite et mystique des philosophes antiques, sur lesquels les informations de notre auteur sont fragmentaires et déformées, fait l’objet d’une analyse détaillée montrant qu’elle n’est pas sans retrouver certains caractères authentiques de la philosophie antique. Il s’avère finalement que l’histoire de la philosophie antique est pour l’auteur un moyen de résister aux courants dominants de son temps, d’apporter sa pierre à l’édifice d’une « philosophie shî‘ite » et d’amener le shî‘isme lui-même à reconnaître sa parenté foncière avec la philosophie comme avec le soufisme.