Thèse soutenue

Les Sourds-Muets de la Belle Époque, une communauté en mutation

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Auteur / Autrice : Yann Cantin
Direction : Gérard Jorland
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance en 2014
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Gérard Jorland, Philippe Boutry, Gabrielle Houbre, Jean Garrigues, Didier Séguillon
Rapporteur / Rapporteuse : Philippe Boutry, Gabrielle Houbre

Résumé

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Une question se pose régulièrement sur la situation des Sourds de la Belle Époque, que l'on nommait communément sourds-muets. En effet, après les vœux du Congrès de Milan qui demandent l'adoption d'une nouvelle méthode éducative des enfants sourds, la méthode orale pure, qui bannit la langue des signes, la situation de la communauté sourde s'en trouve changée, et plus particulièrement parmi les catégories les plus hautes, et les plus basses. L'impact de la réforme éducative de Milan se combine avec les évolutions des mœurs au cours de cette période qui ont profondément bouleversé la structure de la communauté sourde, voyant l'émergence des familles particulières, constituée de membres entièrement sourds. Or, cette évolution s'accompagne d'une érosion importante parmi les groupes les plus éduquées qui disparaissent progressivement. En effet, la réforme de Milan ne semble plus permettre de former des êtres instruits, et il s'attache tout particulièrement à les faire parler. Ce changement de priorités semble couper le lien entre l'école et la communauté, et surtout fait tarir l'arrivée de nouvelles générations capables de prendre le relais aux anciennes. Cependant, la Belle Epoque est également une période de foisonnement intellectuel d'importance, avec une production littéraire inédite. Ce foisonnement masque en fait un début de déclin culturel et artistique qui ne devient flagrant qu'à partir des années 1920, accompagné de profonds bouleversements sociaux.