Le problème théologico-politique de John Locke
Auteur / Autrice : | Rasoul Namazi |
Direction : | Pierre Manent |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes politiques – spécialité Philosophie politique |
Date : | Soutenance en 2014 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Luc Foisneau, Christian Lazzeri, Jean-Michel Vienne |
Résumé
Cette thèse est une reconstruction de la pensée morale et politique de Locke autour de la problématique théologico-politique chez cet auteur. Elle entreprend de suivre la pensée de Locke, depuis les textes des années de jeunesse, suivant systématiquement l'évolution de la pensée de Locke, jusqu'à la formulation de ses thèses définitives sur la tolérance, la loi naturelle et le christianisme. D’après l’auteur, il existe chez Locke deux doctrines, une doctrine ésotérique et une doctrine exotérique. La première se confondrait avec une doctrine de l'utilitarisme naturel indépendante du christianisme qui, considéré en lui-même, serait largement suffisant pour fonder un ordre politique mais qui, en raison de la difficulté d'accès rationnel aux prémisses de la loi naturelle ainsi qu'à l'ensemble de ses prescriptions, devrait recourir à tout le dispositif d’une doctrine de la loi naturelle lestée d’une sanction divine, dispositif qui est exposé précisément dans la seconde doctrine. Cette seconde doctrine, malgré ses insuffisances philosophiques, fait partie des mythes salutaires qui sont les piliers du régime politique lockéen ; elle répond aux limites naturelles de la vie humaine : irrationalité et contradictions entre intérêt individuel et bien public. En ce sens, le véritable projet de Locke serait celui de la constitution d'une « religion civile » ordonnée à la construction de l'ordre social et politique.