L’organisation des pouvoirs de guerre et de paix aux origines du gouvernement représentatif : enquête sur l’invention du concours des pouvoirs en Angleterre, en France et aux Etats-Unis
Auteur / Autrice : | Félix Blanc |
Direction : | Bernard Manin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études politiques |
Date : | Soutenance en 2014 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : David A. Bell, Patrice Gueniffey, Jean-Philippe Heurtin, Maya Kandel |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Nos démocraties représentatives se sont formées pour l’essentiel autour des principes de consentement des citoyens et de séparation des pouvoirs, dont on situe communément l'apparition à l'horizon des républiques modernes. Mais ces principes ont été formulés au cours d'une lente élaboration institutionnelle qui a abouti parfois à en dénaturer la radicalité originaire. Le poids qu’il convenait de leur donner dans l’organisation des pouvoirs de guerre et de paix, par exemple, suscita un débat majeur entre les fondateurs du gouvernement représentatif en Angleterre, en France et aux États-Unis, mais aussi entre ceux qui en furent les premiers théoriciens – notamment Locke, Montesquieu et Rousseau. Pour en sortir, certains d’entre eux proposèrent de réunir entre les mêmes mains toutes les charges diplomatiques et militaires. Ne relèvent-elles pas en effet de ces fonctions de gouvernement traditionnellement dévolues au « petit nombre », dont firent l’éloge en leurs temps Machiavel et Weber ? Cette enquête montre les limites de ces propositions et raconte comment certains révolutionnaires américains et français s’ingénièrent à bâtir un système de concours des pouvoirs pour les dépasser. Avec ce système, ils entendaient préserver la modération des gouvernements et limiter la concentration du pouvoir en dissipant tout risque de confusion entre les autorités civiles et militaires Ils cherchaient également à favoriser l’unité extérieure de la souveraineté sans empêcher son exercice par différentes branches de gouvernement. Enfin, ils s'efforçaient d'optimiser le nombre des citoyens participant aux décisions collectives susceptibles de fragiliser la paix ou d’en établir les fondements.