Thèse soutenue

Le temps social : conceptions sociologiques du temps et représentations de l’histoire dans les sciences de l’homme en France (1901-1945)
FR
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Thomas Hirsch
Direction : François Hartog
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance en 2014
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Bruno Karsenti, Bruno de L'Estoile, Emmanuelle Loyer, Frédérique Matonti, Nathalie Richard

Résumé

FR  |  
EN

Les représentations du temps varient selon les sociétés, dans l'espace comme dans l'histoire. C'est de cette idée d'un temps social, aujourd'hui commune, que ce travail propose une histoire dans les sciences de l'homme en France entre 1901 et 1945. Il s'agit de rendre compte de l'émergence d'une idée nouvelle, de ses différentes élaborations, de sa dissémination au fil de ces quelques décennies, depuis ses premières formulations dans les colonnes de l’Année sociologique jusqu'à ses reprises et transformations sous la plume d'ethnologues ou d'historiens - Maurice Leenhardt, Jacques Soustelle, Lucien Febvre et Marc Bloch notamment. L'attention portée aux discussions dans lesquelles cette idée se trouve prise et la variation des échelles d'observation conduisent non seulement à resituer les démarches de Maurice Halbwachs, Lucien Lévy-Bruhl et Marcel Granet, mais aussi à opérer une coupe dans le champ universitaire français et à retraverser certains de ses débats majeurs : la concurrence entre sociologies au tournant du XXe siècle, le débat de 1903 entre sociologues et historiens, l'entreprise durkheimienne de refondation de la philosophie, la controverse entre psychologie et sociologie dans les années 1920, les rapports, enfin, entre sociologie et ethnologie ainsi qu'entre sociologie et histoire durant l'entre-deux-guerres. Observant les relations entre conceptions sociologiques du temps et transformations des représentations de l'histoire dans le cadre d'une longue crise du progrès, ce travail interroge en définitive le processus de socialisation des sciences de l'homme : ou comment le « social » est devenu un mode d'intelligibilité des individus comme de l'histoire.