Thèse soutenue

Critique de la modernité et écologie dans la théologie de la libération : la pensée de Leonardo Boff

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Auteur / Autrice : Luis Martínez Andrade
Direction : Michael Löwy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2014
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Danièle Hervieu-Léger, Philippe Portier, Erwan Dianteill

Résumé

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La critique du capitalisme - en tant que système idolâtre -, est un thème singulier dans l'architectonique théorique et discursive de la Théologie de la libération. Si, auparavant, le pauvre fut la figure préférentielle de cette théologie, désormais c'est la victime - au sens benjaminien du terme - qui constitue le sujet central de son locus. La victime se dédouble entre le pauvre d'une part et la nature de l'autre, tous deux ruinés par la grande industrie et l'agriculture extensive ; d'où la nécessité de repenser la lutte à partir des victimes du système hégémonique. Dans une large mesure, tout en prenant en considération la spécificité coloniale latino-américaine, la Théologie de la libération partage la critique à la fois romantique et marxiste de la civilisation moderne et capitaliste. Cette critique est articulée à un projet de libération qui octroie à l'utopie un rôle crucial pour la défense de l'humanité et de la nature. Ainsi, en analysant le cas de Leonardo Boff, nous observons la critique de la modernité faite par la Théologie de la libération. De surcroît, la Théologie de la libération en général et la pensée de Leonardo Boff en particulier constituent un apport théorique d'envergure en ce qui concerne la dynamique meurtrière de la formation sociale hégémonique. Cette investigation s'appuie sur trente entretiens semi-directifs et un séjour de trois mois au Brésil.