Mésentente cordiale : langues et coalition alliée sur le front ouest de la Grande Guerre
Auteur / Autrice : | Franziska Heimburger |
Direction : | John N. Horne, Christophe Prochasson |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance en 2014 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS en cotutelle avec Trinity college (Dublin) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Stéphane Audoin-Rouzeau |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Chanet, Odile Roynette | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Hilary Footitt, Anthony Pym |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les travaux existants sur la coalition alliée pendant la Première Guerre mondiale soulignent le grand nombre de malentendus et le niveau de méfiance entre ses différents acteurs au niveau du haut-commandement — pointant de fait une tension entre ce mauvais fonctionnement supposé et la conclusion victorieuse du conflit pour les Français, Britanniques et Américains qui se battirent ensemble sur le front de l'ouest. Une histoire croisée des pratiques de communication aux échelons inférieurs et des solutions de logistique militaire permet à la fois de constater comment ces échanges furent possibles et à quel point une bonne entente contribua au succès final des alliés. Les archives tant officielles que personnelles permettent de faire une lecture des traces de langues en tant qu'historienne des échanges internationaux et des choix de logistique militaire en tant que spécialiste de l'interprétariat et de la traduction. La France et le Royaume-Uni ont des stratégies militaires de langue très différentes au XIXe siècle. Les négociations entre 1905 et 1912 mirent sur pied une stratégie consistant à attacher des soldats français anglophones aux unités britanniques. Cette solution fut éprouvée à partir du mois d'août 1914 pendant la guerre de mouvement quand ces interprètes non-qualifiés découvrirent leur tâche et apprirent à se positionner entre officiers britanniques, militaires français et population civile. La liaison sur le champ de bataille et la traduction des documents écrits constituent d'autres éléments de cet équilibre fragile mais réussi qui fut une nouvelle fois mise à l'épreuve en 1918 avec l'intégration des États-Unis dans la coalition et la reprise du mouvement.