Repenser l’autorité du Père : Saint Augustin et le De civitate Dei au XIVe siècle
Auteur / Autrice : | Blaise Dufal |
Direction : | Alain Boureau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance en 2014 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Christian Jacob |
Examinateurs / Examinatrices : Matthew S Kempshall, Catherine König-Pralong | |
Rapporteur / Rapporteuse : Isabelle Heullant-Donat |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La Cité de Dieu, œuvre centrale du christianisme latin et objet de multiples références dans la culture médiévale, ne fait pourtant pas l'objet de commentaire à part entière avant le début du XIVe siècle. Cette étude porte sur l'événement textuel inédit que constituent les commentaires du De civitate Dei composés par 8 clercs de la scolastique appartenant aux ordres mendiants (Nicolas Trevet, Thomas Waleys, François de Meyronnes, Iacopo Passavanti, John Ridevall, Fortanier Vassal, John Baconthorpe), entre 1305 et 1335. La première partie montre comment les mobilisations de la figure de saint Augustin participent de la construction par la scolastique médiévale de la patristique en tant que système d'organisation des autorités intellectuelles et religieuses. La seconde partie étudie les commentaires des classici oxoniens qui témoignent d'une approche encyclopédiste du texte augustinien, et se focalisent sur les savoirs antiques contenus dans cette œuvre, pour les expliquer et les développer. Ces textes sont des témoins de la construction d'un savoir spécifiquement consacré aux cultures païennes du passé. La troisième partie analyse la traduction en vernaculaire en 1371 de La Cité de Dieu, et son commentaire, par Raoul de Presles, qui inscrit le texte augustinien dans le cadre de la propagande de Charles V. Ce juriste de formation utilise les commentaires produits par les scolastiques pour composer une œuvre qui devient par ses riches enluminures, un objet d'apparat destiné aux aristocrates laïcs et renfermant un savoir encyclopédique sur l'histoire antique.