Altérations physiologiques et récupération à long terme dans un modéle murin de séparation associée à une restriction du temps d'accés à l'alimentation : un outil pour l'étude des conséquences de l'anorexie mentale
Auteur / Autrice : | Sara Zgheib |
Direction : | Odile Broux, Christophe Chauveau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physiologie, Biologie des organisme, populations, interactions |
Date : | Soutenance le 10/09/2014 |
Etablissement(s) : | Littoral |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Biologie-Santé (Lille ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Marrow Adiposity & Bone Lab (Boulogne-sur-mer, Pas-de-Calais) - Physiopathologie des Maladies Osseuses et Inflammatoires / PMOI |
Jury : | Président / Présidente : Christophe Breton |
Examinateurs / Examinatrices : Odile Broux, Christophe Chauveau, Christophe Breton, Pierre Hardouin, Virginie Tolle | |
Rapporteur / Rapporteuse : Saïd Kamel, Alain Guignandon |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
L'anorexie mentale (AM) est un trouble du comportement alimentaire qui se caractérise par une recherche obsessionnelle de minceur, une forte réduction de la prise alimentaire et une distorsion de l'image de soi. Elle est associée à de multiples perturbations endocriniennes et métaboliques, et à une altération de la masse et de la microarchitecture osseuses. Les facteurs et les mécanismes qui interviennent dans cette maladie sont très mal connus ce qui limite les options thérapeutiques. Il est donc nécessaire de développer un modèle animal qui reproduise les perturbations physiologiques observées en AM et permette d'étudier les facteurs associés à l'altération osseuse. Dans ce but nous avons développé un modèle murin avec une restriction du temps d'accès à l'alimentation associée à un stress induit par la séparation (separation-based anorexia, SBA). Cette phase SBA de 10 semaines est suivie d'une phase de récupération en conditions standard (REC) de 10 semaines. Chez les souris femelles C57B1/6 en fin de croissance rapide, la phase SBA induit une perte rapide et importante du poids corporel. L'analyse de la composition corporelle par DEXA révèle une diminution rapide de près de 40% de la masse grasse ainsi qu'une baisse progressive de la masse maigre et un arrêt de l'acquisition de la masse osseuse. Au niveau des tibias, la densité minérale cortical et la microarchitecture trabéculaire sont altérées. L'observation des frottis vaginaux et la mesure des ovaires révèlent une perturbation importante des fonctions reproductrices. Les tests de tolérance au glucose ont montré que les souris SBA ont une capacité très élevée à corriger la glycémie. Ces animaux sont fortement hypoleptinémiques, et l'axe GH-IGF-1 est très perturbé. L'étude de l'expression génique de différents tissus adipeux a montré une augmentation du niveau des marqueurs de lipogénèse et de lipolyse, ainsi qu'une forte induction du phénotype ''adipocyte brun'' dans le tissu adipeux sous-cutané. Après deux semaines de REC, les souris SBA retrouvent très rapidement leur poids corporel, leurs masses maigre et grasse. La masse minérale toujours basse à ce stade est corrigée après 10 semaines de REC, ainsi que la microarchitecture osseuse (étude préliminaire). Tous les autres paramètres étudiés sont normalisés, sauf l'hypoleptinémie qui étonnamment persiste même après 10 semaines de protocol REC et malgré la normalisation de la masse adipeuse. D'après ces résultats, on peut conclure que le modèle SBA reproduit de nombreuses perturbations physiologiques observées en AM. La phase de REC révèle que ces souris ont une importante capacité de récupération. L'hypoleptinémie persistante pourrait favoriser la récupération. L'identification des mécanismes impliqués pourrait fournir des pistes thérapeutiques afin de favoriser la reconstitution du capital osseux des patientes anorexiques.