Contre l'autonomie et la clôture du texte : formes et ambiguïtés de la fiction moderniste européenne : (1910-1939)
Auteur / Autrice : | Victor-Arthur Piégay |
Direction : | Georges Zaragoza |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres modernes |
Date : | Soutenance le 21/11/2014 |
Etablissement(s) : | Dijon |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Langages, Idées, Sociétés, Institutions, Territoires (Dijon ; 2007-2016) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures (CPTC) (Dijon) - Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures / CPTC |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Chardin |
Examinateurs / Examinatrices : Georges Zaragoza, Florence Godeau, Frédérique Toudoire-Surlapierre, Sébastien Hubier, Emmanuel Le Vagueresse |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Concept-clé de la critique littéraire anglo-saxonne depuis plus d’une cinquantaine d’années, le modernism demeure méconnu en France, du fait de sa proximité avec des concepts voisins, telles la modernité et l’avant-garde, qu’il ne recoupe qu’imparfaitement. S’il peut concerner toutes les tentatives expérimentales dans les différents genres littéraires, c’est le roman qui se trouve au cœur de cette étude, laquelle met en perspective des textes de James Joyce, André Gide, Ramón Gómez de la Serna et Virginia Woolf, souvent victimes d’une forme de binarisme critique. Ils ont en effet longtemps été analysés comme des romans encore mimétiques, plus réalistes que les romans réalistes cependant, ou, plus fréquemment, comme des symboles de l’œuvre autoréférentielle définie par les dogmes new criticists et structuralistes. La présente étude cherche à emprunter une troisième voie, par le biais, notamment, de la théorie littéraire des mondes possibles, davantage susceptible de rendre compte du projet moderniste qui ne vise plus en effet à représenter le réel, mais à créer la vie. L’acception traditionnelle du modernisme en tant qu’ensemble de mouvements est ainsi confrontée à une perspective nouvelle qui permet de l’analyser comme une éthique et une pratique particulière de la fiction. Les romans expérimentaux du début du XXe siècle construisent en effet des univers fictionnels ambigus, informés à la fois par la tradition et par une exigence inédite de modernité, le texte moderniste refusant la table-rase avant-gardiste pour mieux se construire en mémoire vivante de la littérature. C’est ainsi une cartographie critique que la présente étude se propose d’établir, afin de permettre au lecteur l’accès à cette terra incognita du comparatisme hexagonal.