Thèse soutenue

La cyberviolence entre adolescents : prévalence, nature et processus en milieu scolaire

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Auteur / Autrice : Aurélie Berguer
Direction : Catherine Blaya
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'education
Date : Soutenance le 14/11/2014
Etablissement(s) : Dijon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langages, Idées, Sociétés, Institutions, Territoires (Dijon ; 2007-2016)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut de recherche sur l'éducation : sociologie et économie de l'éducation (IREDU) (Dijon)
Jury : Président / Présidente : Pascal Lardellier
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Blaya, Dominique Pasquier, Georges Steffgen

Résumé

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Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) sont de plus en plus accessibles et utilisées au quotidien, en particulier par les jeunes. Si ces nouvelles formes d’interactions sociales sont porteuses de diverses opportunités (Valkenburg, 2010), elles font émerger dans le même temps des formes de violence inédites. Les recherches sur la cyberviolence se sont considérablement développées depuis les années 2000 au niveau mondial. En France, toutefois, mis à part les travaux de Blaya (2010, 2013), les recherches dans ce domaine restent rares et peu de données relatives à la prévalence, à la nature et aux mécanismes de ce phénomène sont disponibles. L’objectif de cette thèse est, par conséquent, d’évaluer l’ampleur de la cyberviolence entre adolescents en France, d’analyser les caractéristiques de cette nouvelle forme de violence et d’explorer ses processus en lien avec le milieu scolaire, notamment le climat scolaire. A cette fin, nous avons mené une enquête de victimation et de violence auto-reportée auprès de 3586 collégiens et lycéens répartis dans plusieurs académies. Les données recueillies nous permettent de mettre en évidence les taux d’adolescents qui déclarent avoir été victimes et/ou auteurs de chacune des formes de cyberviolence au cours de l’année scolaire. Une attention particulière est également portée à la mesure du cyberharcèlement, que nous choisissons de considérer comme une violence répétée et/ou cumulée. Enfin, des analyses statistiques visant à tester les effets des variables relatives aux caractéristiques sociodémographiques, aux pratiques numériques et à l’expérience de la cyberviolence sur la victimation et la perpétration sont effectuées. Il ressort principalement que la problématique de la cyberviolence est bien réelle même si le cyberharcèlement, dans ses formes les plus sévères, reste minoritaire. Afin de compléter l’enquête quantitative et « ouvrir la boîte noire », des entretiens ont par ailleurs été menés auprès de 34 collégiens. Notre ambition est d’approfondir notre compréhension de l’expérience vécue par les acteurs en interrogeant leurs logiques d’action et le sens qu’ils leur confèrent. Nos analyses permettent, entre autres, d’observer un lien entre les rapports sociaux dans le contexte scolaire et dans le contexte numérique. Ces résultats permettent de souligner l’intérêt d’une prise en compte de l’environnement scolaire, en particulier du climat scolaire, dans la lutte contre la cyberviolence.