Etude critique de la théorie quantitative de la monnaie dans l'histoire des crises des prix
Auteur / Autrice : | Momar Diop |
Direction : | Jean-Luc Bailly, Ludovic Desmedt |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 25/06/2014 |
Etablissement(s) : | Dijon |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Langages, Idées, Sociétés, Institutions, Territoires (Dijon ; 2007-2016) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'économie de Dijon (LEDi) (Dijon) - Laboratoire d'économie de Dijon (Dijon) |
Jury : | Président / Présidente : Gilles Jacoud |
Examinateurs / Examinatrices : Ramón Tortajada | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jérôme Blanc, Nikolay Nenovsky |
Mots clés
Résumé
La théorie quantitative de la monnaie reliant systématiquement la croissance de la masse monétaire en circulation et la hausse généralisée des prix, est l’une des conceptions les plus anciennes en science économique. Après avoir fait l’objet de multiples controverses selon les époques, elle semble aujourd’hui peu préoccuper l’attention des économistes. Les désaccords portèrent souvent sur la dichotomie, la neutralité de la monnaie, la proportionnalité de la relation monnaie-Prix, les propriétés de la fonction de demande de monnaie, et sur l’éxogénéité de l’offre de monnaie. Cette théorie influence officieusement la conduite de la politique monétaire de la plupart des banques centrales qui se fixent des mesures conventionnelles de contrôler la quantité de monnaie pour limiter l’inflation. Dans de nombreux manuels d’économie, la théorie quantitative est encore mobilisée pour expliquer les hausses généralisées des prix.En recourant aux méthodes de l’économie politique qui consistent à opposer les faits et la théorie des économistes, notre thèse consiste à proposer une évaluation critique des doctrines monétaires quantitativistes dans l’interprétation des crises historiques de hausse des prix. Notre démarche s’appuie en particulier sur une réinterprétation factuelle de deux grandes crises des prix connues où nous cherchons à voir si la théorie quantitative y est exclusivement pertinente. Ainsi la « révolution des prix » du XVIe en Europe et l’hyperinflation allemande sont deux épisodes d’une crise des prix où la théorie quantitative s’avère insuffisante pour expliquer les problèmes étudiés. Pourtant la conception quantitativiste de la monnaie s’est beaucoup métamorphosée au fil du temps, s’appuyant à chaque fois sur les corpus théoriques de l’équilibre et de la valeur, solidaires d’une unité méthodologique assise sur la dichotomie. Notre thèse est revenue de manière critique et détaillée sur toutes les facettes de cette métamorphose, à partir de la contribution des auteurs classiques jusqu’aux néoclassiques, tout en mettant un accent sur l’apport de Keynes, pour rendre compte de la longue continuité de la pensée quantitative dans la science économique.