Thèse soutenue

Réponses sédimentaires d’un bassin versant côtier aux variations glacio-eustatiques et au soulèvement plio-quaternaire : l’exemple du bassin versant côtier de la baie de Seine (Seine, Touques et Dives)

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Auteur / Autrice : Guillaume Jamet
Direction : Olivier DuguéBernard Delcaillau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Terre solide et enveloppes superficielles
Date : Soutenance en 2014
Etablissement(s) : Caen
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale structures, informations, matière et matériaux (Caen1992-2016)École doctorale structures, informations, matière et matériaux (Caen1992-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Morphodynamique continentale et côtière (Caen1996-....) - Morphodynamique continentale et côtière (Caen1996-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Paul Dupont
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Dugué, Bernard Delcaillau, Jean-Paul Dupont, Hélène Tissoux, Dominique Cliquet, Pierre Antoine, Jean-Paul Dupont, Hélène Tissoux, Dominique Cliquet, Pierre Antoine
Rapporteurs / Rapporteuses : Philip Leonard Gibbard, Philip Leonard Gibbard

Résumé

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Le bassin versant côtier étudié est limité en aval par la mer de la Manche et en amont par de plus hauts reliefs (zone bocaine et collines du Perche). Ce domaine « terre-mer » est drainé par les fleuves Seine et ses paléo-affluents en baie de Seine, la Touques, la Dives et l’Orne. Depuis la fin du Pléistocène inférieur, ces fleuves commencent à inciser et éroder le substratum (i. E Massif armoricain & Bassin parisien) en laissant des terrasses fluviatiles dans les vallées. L’information disponible sur chacun de ces fleuves et leurs terrasses n’étant pas identique et de même qualité, il est nécessaire d’utiliser et de coupler des méthodes d’analyses géomorphologiques, sédimentologiques, pétrographiques,… pour comprendre le rôle des facteurs structuraux, climatiques et glacio-eustatiques dans l’évolution du bassin versant côtier de la baie de Seine. De nouvelles datations par ESR de ces terrasses complètent les datations déjà existantes. Le contrôle structural participe à l’organisation des réseaux de drainage. Depuis le Néogène, le soulèvement tectonique polyphasé du Massif armoricain et du Bassin parisien a aménagé une pente naturelle aux écoulements des eaux de surface en direction de la mer de la Manche. En amont, le bombement du Perche contrôle l’organisation radiale du drainage de la Risle, la Touques, la Dives et l’Orne vers la baie de Seine. Tandis qu’en aval, le contrôle structural s’exerce à travers la structuration monoclinale des terrains mésozoïques de la bordure occidentale du Bassin parisien, avec un pendage des couches vers le NE. Le contrôle climatique s’exerce à plusieurs échelles dans l’évolution morphologique de ce bassin versant côtier. À partir du Pléistocène moyen, les cycles glaciaires/interglaciaires (durée moyenne de 100 000 ans) façonnent le bassin versant et son réseau de drainage. Les incisions fluviatiles de courte durée interviennent aux changements climatiques froid/chaud ou chaud/froid, mais dans le détail, le nombre des phases d’incision fluviatile enregistrées est souvent moins nombreux que celui des transitions climatiques. La sédimentation fluviatile est moins bien préservée à la transition froid/chaud qu’au passage chaud/froid, en raison de modalités différentes dans les incisions. À la transition tempéré/froid, les processus de migration latérale deviennent prédominants sur l’incision fluviatile verticale. Lors des cycles de réchauffement/refroidissement (durée moyenne de 10 000 ans), l’évolution du système fluviatile est déterminée par des paramètres physiques (précipitations neigeuses, ruissellement des eaux, cycles gel/dégel) et biologiques (couvert végétal). La dissymétrie des vallées est expliquée par des processus périglaciaires, mais, dans un même bassin versant, des vallées symétriques et dissymétriques coexistent, marquant le rôle tout aussi efficace des lithologies. Enfin, sous un même climat, les fleuves périglaciaires pléistocènes ne se résument pas aux styles fluviatiles en tresses et méandriformes. Le contrôle eustatique intervient enfin dans la morphologie d’un bassin versant côtier. En domaine côtier, les fleuves débouchent en mer de la Manche qui a été exondée à plusieurs reprises au Quaternaire. Le bassin versant côtier de la baie de Seine présente plusieurs estuaires pléistocènes de taille variable, étroite (Orne), très large (Dives), moyenne (Touques) ou très importante (Seine) dont la géométrie et l’étendue sont fonction des lithologies affleurant à terre. Lors des phases interglaciaires quaternaires, l’influence eustatique est enregistrée en amont des cours d’eau, dans les dépôts argilo-sableux à sableux sous influences tidales (méandre de la Seine, à Elbeuf).