Les Français internés au sein du complexe concentrationnaire du KL Mauthausen : trajectoires
Auteur / Autrice : | Adeline Lee |
Direction : | Jean Quellien |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire des mondes modernes, du monde contemporain |
Date : | Soutenance en 2014 |
Etablissement(s) : | Caen |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Normandie Humanités (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche d'histoire quantitative (Caen ; 1966-2016) |
Jury : | Président / Présidente : Olivier Dumoulin |
Examinateurs / Examinatrices : Jean Quellien, Olivier Dumoulin, Peter Kuon, Claire Andrieu | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Peter Kuon, Claire Andrieu |
Résumé
Cette étude offre à suivre les parcours de plus de 8700 Français internés au sein du complexe concentrationnaire de Mauthausen ouvert en 1938 sur le territoire autrichien désormais rattaché au Reich. D’une part, il s’agit d’étudier les politiques répressives à l’origine de l’envoi en KL de ces hommes et de ces femmes afin de mettre en évidence les facteurs ayant présidé au choix de Mauthausen. Grâce à l’étude de nouvelles sources, cette recherche offre un regard nouveau sur les particularités du camp de Mauthausen et sur la pluralité des conditions d’existence au sein du camp. L’attention toute particulière portée sur l’utilisation des détenus pour soutenir l’effort de guerre du Reich et sur les procédures administratives pléthoriques permet de relativiser le caractère absurde d’un système fréquemment présenté comme tel tant par ceux qui en avaient réchappé que par certains historiens. D’autre part, en portant le regard sur des trajectoires individuelles et collectives, cette recherche dégage des articulations entre le vécu pré-concentrationnaire, l’internement et, pour un peu moins de la moitié, la réinsertion dans la société française d’après-guerre. Observateurs attentifs des événements du second vingtième siècle, le « problème » de la chambre à gaz de Mauthausen, évoqué par Olga Wormser-Migot dans la première thèse sur le système concentrationnaire nazi, fournit l’impulsion nécessaire à la transition partielle du témoignage à l’histoire. La relecture des uns et des autres, croisée avec les archives du camp largement préservées, a pour enjeu de comprendre les expériences concentrationnaires.