Le vocabulaire de l’identité chez Martin Heidegger : un voyage en son Œuvre Complète
Auteur / Autrice : | Michèle Masclet-Delale |
Direction : | Emmanuel Housset |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2014 |
Etablissement(s) : | Caen |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Normandie Humanités (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Identité et subjectivité (Caen ; 1996-....) |
Jury : | Président / Présidente : Robert Legros |
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Housset, Robert Legros, Didier Franck, Jérôme de Gramont | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Didier Franck, Jérôme de Gramont |
Résumé
Heidegger fit de l’injonction phénoménologique de revenir aux choses mêmes celle de penser le Singulier. Son vocabulaire tissa l’identique, l’identitaire, l’authentique et le Même. De l’haeccéité théologique à l’ipséité du Dasein, et du Propre individuel au Destin de la communauté, il pensa l’Identité de l’Être, le Même, Logos reliant Poésie et Pensée. Il explore ainsi la polysémie du terme d’identité, qui désigne aussi bien ce qui revient solitairement à chacun et ce qui est dévolu à tous. La thèse montre ainsi chez Heidegger quelle relation existe entre l’égalité des étants mutuellement confrontés à la Différence Ontologique, et la Singularité, qui, elle, habite aussi bien chaque étant que l’Être lui-même. Principes d’individuation et d’identité y rendent compte du rapport à soi qui donne son sens à l’identité personnelle, dont le Dasein est la gloire. L’Identité permet ainsi de penser, avec la Coappartenance au Même, l’Être lui-même. Mais l’identité, singulière ou communautaire, suit un rythme binaire de possession et de dépossession, d’installation et de migration. L’assomption des possibilités propres forgeant l’identité authentique prépare l’appartenance mutuelle des mortels à une Paix intégrant le jeu des différences. L’Histoire est l’articulation toujours nouvelle, en dialogue plus qu’en synthèse, du Familier et de l’Etranger. Le péril vient d’une identité fermée sur elle-même, qui usurpe la place qui revient à l’Amitié, humaine et cosmique. A la Poésie de dessiner une sagesse pour nos nouveaux Cieux et notre nouvelle Terre. Le Même est ainsi le Nom qui invite à hausser la compréhension de l’unité de la Nature et de l’Histoire au niveau de l’Être, pour pacifier notre attitude. Heidegger fut le seul penseur de l’identité à réfuter tout clivage générique et sexuel, hapax en un siècle marqué par la biologie – ce qui aussi explique son engagement personnel et durable dans la psychanalyse.