L'invention du paysage culturel sous-marin : le traitement en patrimoine des épaves de la Mer d'Iroise et ses ambiguïtés
Auteur / Autrice : | Typhaine Cann |
Direction : | Sergio Dalla Bernardina |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie |
Date : | Soutenance le 05/12/2014 |
Etablissement(s) : | Brest |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales (Rennes) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche bretonne et celtique (Brest, Finistère) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Louis Tornatore |
Examinateurs / Examinatrices : Sergio Dalla Bernardina, Jean-Louis Tornatore, Martin de La Soudière, Gilles Chazot | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Louis Tornatore, Martin de La Soudière |
Mots clés
Résumé
Cette recherche aborde la question du rôle de médiateurs que nous attribuons aux choses dans notre dialogue avec le passé. Elle vise à retracer, en fonction des idéologies propres à chaque époque, l’évolution du statut des objets “repris” à la mer par les habitants des côtes. Si les images sous-Marines font partie de notre quotidien, il n’y a pas si longtemps, l’océan était un domaine insondable, auquel on ne se mesurait pas sans crainte. De ce fait, la récupération de la “laisse de mer”, qui paraît pourtant être une composante essentielle des échanges entre les hommes et le milieu océanique, génère un certain malaise car elle relève d’une “économie de la prise” étrangère à l’idéal qui structure l’univers domestique. Le trouble est encore renforcé par une « culture macabre » prégnante dans la région (que les naufrages contribuent à alimenter). Mais le rapport tend pourtant maintenant à s'inverser et ce serait l’homme qui représenterait une menace pour l’océan. La création d’une Aire marine protégée participe d’un système global d’organisation des rapports à l’espace et au temps, dans lequel la patrimonialisation des épaves s’insère parfaitement. L’enquête révèle que l’inscription de la mémoire dans l’espace public se répercute dans la sphère privée, via la mise en scène de leur mémoire personnelle par les individus. À mi chemin entre “trophées” et “reliques”, les souvenirs collectés en plongée reflètent l’influence de mécanismes d’identification au groupe, aux lieux, à leur histoire, plus ou moins conscients. Sans nier l’ambiguïté de ces formes multiples d’intervention sur le passé, la recherche entend insister sur les ressorts affectifs des comportements observés.