Les professionnels de l'aide sénégalais : de la précarité au travail à la fragile légitimation de l'écologie dominante
Auteur / Autrice : | Céline Ségalini |
Direction : | Dominique Darbon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 19/12/2014 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Les Afriques dans le monde (Pessac, Gironde ; 2011-....) |
Etablissement d'accueil : Université Bordeaux-IV (1995-2013) | |
Jury : | Président / Présidente : Andy Smith |
Rapporteurs / Rapporteuses : Hubert Peres, Mahaman Sanoussi Tidjani Alou |
Résumé
Le Sénégal fait souvent figure d'exception, au point d'être régulièrement salué pour sa stabilité sociopolitiquepar la communauté internationale désemparée devant les troubles qui agitent le continent africain.Cette image d'Épinal est pourtant loin de rendre compte des difficultés qui touchent la population de ce pays.Derrière le visage d'un pays stable se cache en fin de compte une tout autre réalité qui rappelle combien lepoids de la précarité professionnelle occupe une place singulière dans la vie des Sénégalais, y compris deceux qui participent à l'élaboration de l'action publique branchée au système d'aide. Telle est l'impressionpesante qui se glisse dans les discours des professionnels de l'aide sénégalais impliqués dans un projet degestion intégrée du littoral encouragé par la Banque mondiale dans les années 2000. L'étude de la mise enoeuvre de ce projet fournit un cas d'école qui permet de saisir l'incidence que peut avoir la précaritéprofessionnelle de ces personnes sur le fonctionnement de l'aide-projet qui représente encore aujourd'hui laforme d'aide dominante dans le pays. Plus spécifiquement, elle aide à comprendre pourquoi les normes degestion du littoral colportées dans le cadre de ce projet – qui ne sont d'ailleurs que le reflet de l'écologiedominante – sont mobilisées par ces développeurs sénégalais à travers des discours légitimateurs le plussouvent déconnectés du sens même de ces normes. Tout se passe comme si la professionnalisation heurtéede ces personnes les conduisait à prêter plus attention aux moyens du projet qu'à ses objectifs, et de cettemanière à améliorer leurs conditions de travail et plus largement leur situation socio-économique.