Quelle rationalité pour les esprits animaux ? : étude sur le comportement d'investissement des entrepreneurs en incertitude non probabilisable
Auteur / Autrice : | Michaël Lainé |
Direction : | Edwin Le Héron |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 15/09/2014 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Entreprise, économie, société (Pessac, Gironde ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Etablissement d'accueil : Université Bordeaux-IV (1995-2013) |
Laboratoire : Groupe de recherche en économie théorique et appliquée (Pessac, Gironde ; 2007-2021) | |
Jury : | Président / Présidente : Frédéric Poulon |
Examinateurs / Examinatrices : Richard Aréna | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Franck Van de Velde, André Orléan |
Mots clés
Résumé
Sur fond d’incertitude radicale, les entrepreneurs ne peuvent s’en remettre à un calcul précis de rentabilité. Pour les anticipations d’investissement, ils ont recours à leurs esprits animaux, c’est-à-dire un jugement analogique instinctif sur le futur associé à une décision émotionnelle automatique par rapport à lui en fonction de motivations. La notion remonte à l’Antiquité. Elle était synonyme d’influx nerveux. Si l’on interroge les neurosciences d’aujourd’hui, ce sont les marqueurs somatiques qui l’éclairent. Nos émotions servent à arrêter la réflexion, restreindre l’espace des possibles et valoriser certaines options. Elles contribuent à l’intelligence de nos décisions. C’est l’excès, de cognition ou d’émotion, qui est à éviter. Les émotions servent également à réviser ou renforcer nos croyances. Par leur mouvement propre, elles peuvent créer des cycles, ce que nous proposons d’appeler « le paradoxe de la confiance ». Une confiance élevée prépare le terrain de la chute future. À l’inverse, une confiance basse met peu à peu en place les conditions du retournement de conjoncture. Notre travail propose une analyse du raisonnement inductif en économie, à l’origine de l’élaboration de scénarios anticipatifs. Le capital culturel et symbolique semble également orienter les esprits animaux. Notre enquête empirique établit l’existence d’un lien entre capital culturel et prise de risque. Elle dessine aussi une typologie des esprits animaux à même de saisir l’hétérogénéité des entrepreneurs. 11 familles sont dégagées, en fonction de leurs motivations, émotions, capitaux culturels, comportements d’investissement et scénarios anticipatifs privilégiés.