Thèse soutenue

La poétique de l'espace dans l'oeuvre d'Edouard Glissant : La Martinique, un vaisseau fantôme

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Auteur / Autrice : Ibtissem Sebai Ameziane
Direction : Martine Mathieu-Job
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française, francophones et comparée
Date : Soutenance le 23/06/2014
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Textes, littératures, écritures et modèles (Pessac, Gironde ; 2007-2021)
Jury : Président / Présidente : Romuald Fonkoua
Examinateurs / Examinatrices : Martine Mathieu-Job, Catherine Mazauric, Jean-Michel Devésa
Rapporteurs / Rapporteuses : Romuald Fonkoua, Catherine Mazauric

Résumé

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Cette thèse de Doctorat tente d’appréhender l’espace dans l’œuvre d’Edouard Glissant. Pour le chantre du « Tout-Monde », l’espace ne peut se limiter à son île natale, la Martinique. En effet, contrairement à la vision occidentale classique de l’insularité, synonyme d’isolement, ce qui sous-tend et nourrit l’œuvre glissantienne est principalement l’appel des autres terres : non seulement l’archipel caribéen, avec lequel la Martinique partage le même passé esclavagiste et la même géographie accidentée, mais aussi l’ensemble de chaque empan du monde. Loin d’être l’île minuscule, perdue au milieu de l’Atlantique, dans l’ombre du continent américain, la Martinique en devient la préface. Bien plus, dans le sillage du « Tout-Monde », l’île antillaise connaît les mêmes dérives et les mêmes défis. La mer devient, de ce fait, le pont qui relie les terres en même temps qu’il aiguillonne l’imagination. Cette nouvelle perception de la mer est loin d’être une contre-verticale, elle est une nécessité. En raison de la traite et de l’amnésie qui lui est associée, l’histoire des « migrants nus » commence désormais avec le bateau négrier. Tout s’articule autour de cette nouvelle matrice, quand bien même elle serait déniée, où s’origine le chavirement permanent entre souffrance particulière et connaissance de l’Autre. Ainsi, au travers du vertige des mornes, des plantations et de l’ « En-ville », la Martinique apparaît comme un vaisseau fantôme qui garde jalousement ses secrets afin de pouvoir continuer à voguer…