Thèse soutenue

L'écriture de l'évènement dans la fiction de Don DeLillo

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Auteur / Autrice : Karim Daanoune
Direction : Yves-Charles Grandjeat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 24/11/2014
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cultures et Littératures des Mondes Anglophones (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Anne-Laure Tissut
Examinateurs / Examinatrices : Yves-Charles Grandjeat, Antoine Cazé, Pascale Antolin-Pirès, Marc Amfreville
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne-Laure Tissut, Antoine Cazé

Résumé

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Cette thèse se propose d’interroger la notion d’événement comme motif organisateur de la fiction de Don DeLillo. En effet, l’assassinat du président J. F. Kennedy et les attentats du 11 septembre sont des phénomènes qui résistent infatigablement au « réel », et à toute traçabilité ontologique ou phénoménologique. À ce titre, ils excèdent la pensée et exigent une réponse nécessaire de l’auteur et de son écriture face à leur irruption. Ils représentent une incursion excessive dans le « réel » et se manifestent sous la forme du surplus. Mais l’événement n’est pas simplement un surplus de réalité, il est aussi un surplus de sens, entendu comme inadéquation du signe à ce qu’il désigne. Il s’agira de montrer dans un premier temps que l’événement se montre excessivement dans le retrait de sa monstration. Nous aborderons cette dialectique du voilement et du dévoilement à travers le prisme de l’Histoire en tenant compte de sa dimension non seulement phénoménologique et traumatique mais également à partir de la notion d’altérité que l’événement sous-tend. Ce paradoxe une fois révélé, nous nous pencherons sur la question du temps car l’événement remet en question l’origine qui le fait advenir et ne prend sens seulement que lorsqu’il est advenu. Il dérègle de facto la temporalité qui avait cours. Il sera alors question de mettre en lumière le dérèglement des instances du temps « classique » : passé, présent et futur. Nous nous focaliserons sur la question du ressassement en nous intéressant, par ailleurs, à la manière par laquelle les concepts de temps, d’événement et d’altérité fonctionnent de conserve. Enfin, nous aborderons l’événement en tant qu’événement-récit en accentuant notre étude sur le terrorisme et la terreur, notions indissociables de la fiction delillienne, en ce qu’ils fournissent des modèles de totalité et de totalisation que l’écriture de l’événement s’emploie — éthiquement — à défaire. En ce sens, l’événement prendra la forme d’un contre-événement. Il s’agira par conséquent de décrypter les événements de texte que DeLillo propose comme moyen de résistance à toute totalisation. Enfin, nous considèrerons certains personnages comme des événements dans la mesure où ils réassertent le caractère événemential de l’individu.