Thèse soutenue

Le mitard, un analyseur de la discipline pénitentiaire

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Auteur / Autrice : Gérard Lambert
Direction : Jean-Michel Bessette
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 26/09/2014
Etablissement(s) : Besançon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langages, Espaces, Temps, Sociétés (Besançon ; 1991-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de sociologie et d'anthropologie de l'UFC (LASA) (Besançon) - Laboratoire de Sociologie et d'Anthropologie / LASA
Jury : Président / Présidente : Dominique Jacques-Jouvenot
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Michel Bessette, Dominique Jacques-Jouvenot, Philippe Combessie, Paul Mbanzoulou
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Combessie, Paul Mbanzoulou

Mots clés

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Résumé

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Conduite, de 2005 à 2009, à partir d’une étude des 222 procédures disciplinaires enregistrées au greffe de la maison d’arrêt de Vesoul et d’entretiens avec les détenus sanctionnés pour avoir transgressé le règlement intérieur de l’établissement, cette recherche a pour but de mesurer les effets sociaux de la discipline pénitentiaire. De nombreuses travaux étant régulièrement consacrés aux aspects pratiques de la question carcérale (politiques pénales, organisation institutionnelle...), il nous est apparu pertinent de compléter ces approches par une attention portée aux représentations que les différents acteurs du champ pénitentiaire (détenus, personnels de surveillance et de direction…) ont des rapports d'autorité imposés dans les maisons d'arrêt et plus particulièrement du mitard, considéré comme la clef de voûte de l'édifice disciplinaire. Le classement des discours recueillis en « figures de rhétorique » met à jour les tactiques d’utilisation ou d’évitement du mitard par les personnes détenues ; il éclaire la capacité de ces dernières à demeurer acteurs dans un contexte où l’enjeu est de préserver et d’élargir sa marge de liberté. L’opposition constatée dans la majorité des cas entre les discours des détenus et les logiques institutionnelles interroge la prison dans la mise en œuvre de la mission que lui confère le législateur de participer à la réinsertion sociale de la population pénale : la discipline pénitentiaire, telle qu’elle est conçue, ne participe-t-elle pas au contraire, par un effet d’étiquetage et de stigmatisation, à consolider le rôle de déviants des détenus sanctionnés ? L’exploration d’autres pistes envisagées au terme de cette démarche praxéologique, conduit à proposer une pratique nouvelle, autorisée par la mise en œuvre des règles pénitentiaires européennes (RPE), au service d’une meilleure adéquation entre l’impératif sécuritaire et la nécessaire réinsertion des condamnés