Thèse soutenue

L'abbaye de Corbie à l'époque moderne : histoire d'une renaissance au temps des Mauristes

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Auteur / Autrice : Jacqueline Brassart
Direction : Marie-Claude Dinet-Lecomte
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2014
Etablissement(s) : Amiens
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale en Sciences humaines et sociales (Amiens)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Marie-Claude Dinet-Lecomte, Jean Heuclin, Daniel-Odon Hurel, Claude Muller, Philippe Racinet

Résumé

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L'abbaye de Corbie est une fondation royale du VIIe siècle avec une riche donation. Son scriptorium l'a rendue célèbre à l'époque carolingienne. Ensuite elle a traversé des moments difficiles et perdu beaucoup de biens dans les rivalités féodales. Les guerres récurrentes dans la région ont réduit ses biens et sa vie conventuelle. Sa mise en commende a généré de nombreuses difficultés avec les abbés devenus de simples bénéficiers. En 1618, la congrégation de Saint-Maur y introduit la réforme ; elle juge que cette abbaye va pouvoir tenir sa place dans son réseau grâce à son attractivité et à sa richesse qui est considérable. La réforme prend corps difficilement car les religieux anciens n'y adhèrent pas et que les guerres continuent de perturber son organisation. Quand la frontière recule définitivement et que le roi lui permet une certaine indépendance, la réforme prend vraiment son essor. On voit alors la Règle bénédictine s'y appliquer à nouveau avec succès et les religieux s'y adonner à l'étude et à la recherche spirituelle comment le recommandaient les Mauristes. La crise janséniste met fin au courant qui depuis le XVIIe siècle essayait d'imposer aux religieux une vie selon une stricte observance de la Règle. Désormais ils acceptent des accommodements : ils ont plus de confort dans les nouveaux bâtiments qu'ils font construire et se consacrent plus que jamais à des tâches intellectuelles. Ils ne sont plus enfermés dans leur abbaye comme auparavant et participent plus largement à la vie sociale. Ils ne se bornent pas à des investigations théologiques et philosophiques ; ils s'intéressent aussi aux innovations sociales ou économiques et éventuellement les accompagnent.