Thèse soutenue

« Vivre avec la possibilité d’une inondation » ? : Ethnographie de l’habiter en milieu exposé… et prisé.

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Auteur / Autrice : Séverine Durand
Direction : Jean Samuel Bordreuil
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 02/06/2014
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire méditerranéen de sociologie (MMSH, Aix-en-Provence ; 1996-2020)
Equipe de recherche : Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (France ; 2012-2019) - UMR G-eau (Gestion de l'eau, acteurs et usages, Montpellier)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jean Samuel Bordreuil, Claude Gilbert, Jean-Michel Fourniau, Valérie November, Florence Rudolf, Audrey Richard-Ferroudji, Laura Centemeri
Rapporteurs / Rapporteuses : Claude Gilbert, Jean-Michel Fourniau

Résumé

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Les politiques de gestion des risques appellent à favoriser la prévention et à développer une « une culture du risque » dans les zones exposées afin d'éviter l'écueil de l'oubli, pointé du doigt après une catastrophe. L'objet de cette thèse fut de questionner cette possibilité en investiguant comment on habite, au quotidien, un milieu exposé aux inondations. Forte d'un travail ethnographique, et en particulier d'une « observation habitante discrète », la thèse questionne ce qui circule à propos des inondations, comment des habitants s'emparent de la question et organisent leurs pratiques en fonction des risques. Le terrain d'étude, Lattes, ville prisée du Sud-est de la France qui a connue une explosion démographique récente, est rendue attractive par de nombreux atouts. Ce cas d'étude permet de comprendre les mécanismes - collectivement construits - de mise en invisibilité du danger. La mise en visibilité des mesures de protection par les politiques locaux et l'effet confortant du partage normatif encouragent la normalisation de la confiance en la protection. Dans l'interaction, les énoncés se formulant sans cesse dans le souci de leur acceptabilité, dédramatiser est plus confortable que de dramatiser : les énoncés de relativisation du risque circulent davantage que ceux ouvrant sur l'horizon du danger. Par ailleurs, la logique sécuritaire qui se développe vient contredire la prévention aux inondations. Surtout, ni les liens entre les habitants ni les liens des habitants au milieu ne fournissent le socle suffisant à l'élaboration collective que nécessite le déploiement d'une « culture du risque ».