Thèse soutenue

Connaissances, attitudes et pratiques vis-à-vis du VIH et des IST : étude auprès de la population résidant dans les communes isolées du fleuve Maroni, Guyane Française
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Astrid Van Melle
Direction : Mathieu Nacher
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences
Date : Soutenance en 2015
Etablissement(s) : Antilles-Guyane

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Les communes isolées du fleuve Maroni ont été affectées par l'épidémie de VIH dix ans après le littoral. La progression a néanmoins été rapide, la prévalence chez les parturientes étant passée de 0 à plus d’1% entre 1993 et 2003. En dépit de cette brusque évolution, les acteurs impliqués dans la lutte contre le VIH dans cette zone, ne disposaient que de peu de données chiffrées sur les connaissances, les attitudes, et les pratiques en population générale et parmi les groupes les plus exposés au risque d’infection au VIH. Or, ces données sont essentielles pour adapter et évaluer les interventions de prévention. L’objectif de ce travail était de combler cette absence de données, et d’apporter des éléments de compréhension de la dynamique de l’épidémie sur le Maroni, afin d’optimiser les actions de prévention et de dépistage menées dans cet espace. Ce travail s’appuie sur une étude quantitative, observationnelle et transversale, portant sur les connaissances, les attitudes, et les pratiques vis-à-vis du VIH et des st, menée en 2012, auprès d’un échantillon aléatoire de la population générale résidant dans les communes isolées du Maroni. Les résultats soulignent l’importance des attitudes stigmatisantes envers les personnes vivant avec le VIH. De même, des comportements exposant les personnes au risque d’infection y étaient relevés : l’entrée dans la vie sexuelle y est précoce ; le multi partenariat est important et plus fréquemment simultané, et la déclaration de rapports sexuels transactionnels est également élevée. La pratique des bains vaginaux astringents, et les implants péniens peuvent également constituer des cofacteurs, augmentant le risque de transmission par acte sexuel. D’autres constats plus favorables semblent néanmoins émerger, avec par exemple, une adhésion massive a l’idée de réaliser un dépistage rapide au VIH. La lutte contre les stigmatisations envers les personnes vivant avec le VIH mérite d’être renforcé, ces attitudes négatives constituant un obstacle à l’accès au dépistage et aux soins, et affectant la qualité de vie des personnes séropositives. La conduite d’interventions préventives adaptées dans cette zone nécessite l’appropriation des données par les acteurs, la coopération avec le Suriname, qui a d’ores et déjà identifié les populations de l’intérieur du territoire comme une des populations prioritaires dans leur réponse à la diffusion de l’épidémie, et la prise en compte des populations particulièrement exposées au risque d’infection au VIH (populations mobiles, professionnelles du sexe, populations isolées…).