Thèse soutenue

Rôles de l'apeline et de l'EPA sur le métabolisme énergétique au cours de la résistance à l'insuline

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Auteur / Autrice : Chantal Bertrand
Direction : Isabelle Castan-Laurell
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physiopathologie
Date : Soutenance en 2013
Etablissement(s) : Toulouse 3

Résumé

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Face à l'épidémie grandissante de diabète de type II, le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques est l'un des principaux enjeux de santé publique. Notre équipe s'intéresse à l'apeline, une adipokine qui, bien que surexprimée en condition d'obésité, est bénéfique, et améliore la sensibilité à l'insuline de souris obèses et résistantes à l'insuline, en agissant essentiellement sur le métabolisme énergétique musculaire. Or le rôle de l'apeline sur le foie dans ce contexte n'est pas connu. Dans le but de le déterminer, nous avons étudié, chez des souris obèses et insulino-résistantes, les effets d'un traitement chronique à l'apeline sur les principales fonctions métaboliques du foie, et l'expression de son récepteur, APJ, dans différentes populations cellulaires hépatiques, ainsi que sa régulation au cours de l'insulino-résistance. Nous avons pu montrer que les taux de glycogène ne sont pas modifiés, mais que la stéatose hépatique est diminuée de 40% après 4 semaines de traitement à l'apeline. Cela est accompagné d'une diminution de l'expression de SREBP-1c et de la FAS, ce qui suggère que la lipogenèse de novo est réduite par ce traitement. Cela est associé à la diminution de l'oxydation des lipides et de leur sécrétion sous forme de VLDL. Ces effets semblent par contre être la conséquence du traitement à l'apeline sur l'amélioration globale de la sensibilité à l'insuline de l'organisme plutôt qu'un effet direct de l'apeline sur le foie. En effet, bien que l'expression génique d'APJ augmente dans le foie des souris obèses et insulino-résistantes, les études d'immunofluorescence n'ont pas permis de révéler la présence d'APJ dans les hépatocytes. Cependant la présence d'APJ sur un autre type cellulaire n'exclut pas des effets sur le métabolisme hépatique. L'acide eicosapentaénoïque (EPA), un acide gras polyinsaturé de la famille des omega 3, est connu aussi pour améliorer la sensibilité à l'insuline et limiter la prise de poids chez le rongeur. De plus, l'EPA est capable d'augmenter l'expression de l'apeline par le tissu adipeux. Comme l'apeline exerce des effets bénéfiques sur le muscle, nous avons étudié la régulation du système apeline/APJ musculaire par l'EPA, chez les souris nourries avec un régime gras supplémenté en EPA (3,6% des lipides). Ce régime, après 10 semaines, freine l'apparition de l'obésité et de l'intolérance au glucose, augmente la capacité du muscle à oxyder les lipides, et augmente l'expression de l'apeline et d'APJ dans le muscle. In vitro, l'EPA induit l'expression mais aussi la sécrétion de l'apeline, ce qui suggère que l'apeline puisse être une myokine et un potentiel intermédiaire des effets bénéfiques de l'EPA en condition de résistance à l'insuline.