Deleuze et Bergson : tension, effort et fatigue dans l'instauration philosophique
Auteur / Autrice : | Cleber Daniel Lambert da Silva |
Direction : | Jean-Christophe Goddard, Silene Torres Marques |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie, épistémologie |
Date : | Soutenance le 20/12/2013 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 en cotutelle avec Universidade federal de São Carlos |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Équipe de recherche sur les rationalités philosophiques et les savoirs (Toulouse ; 1999-....) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Silene Torres Marques, Hélio Rebello Cardoso, Jean-Michel Salanskis, Giuseppe Bianco, Rodrigo Guimarães Nunes |
Rapporteur / Rapporteuse : Hélio Rebello Cardoso |
Mots clés
Résumé
Nous proposons une lecture de certains aspects des deux pensées de Deleuze et de Bergson, ainsi que de leur rapport, à la lumière du problème de l’instauration philosophique. Il s’agit de dramatiser une dispute entre les deux philosophes qui s’exprime à travers une divergence entre deux problèmes. D’un côté, le problème principiel par lequel Bergson aurait entreprit la restauration de l’ontologie, en substituant au principe figé, éternel et transcendant de la metaphysique grecque, le principe mouvant, temporel et immanent d’une métaphysique renouvellée. D’un autre côté, le problème pratique par lequel Deleuze rend à la philosophie sa puissance instaurative, en ressonance avec d’autres pratiques (art, sciences, droit, etc.). Il en découle deux performances ou deux modes de fonctionnement divers de la machine à penser : la spéculation et l’instauration. Si nous comprénons la pensée dans son rapport de tension avec le chaos, sa performance spéculative cherche à s’en protéger à travers un principe. La performance instaurative exige la plongée de la pensée dans le chaos pour y tracer plan qui se tient dans une station athlétique, irréductible aux opinions, inattribuable à un principe. Ce n’est qu’à cette condition que la pensée fait oeuvre. Finallement, en impliquant des rapports non seulement avec les champs physique, organique et psycho-sociaux, mas avec la Terre, notre analyse devient géophilosophique et opère un décentrement qui doit la conduire, par delà les deux marges de la philosophie, la Grèce (forme du passé) et l’Occident (forme du présent), à une troisième marge : instauration de l’Île-Brésil (forme du futur).