Thèse soutenue

Le témoignage et les formes de la violence dans la littérature péruvienne (1980-2008)
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Auteur / Autrice : Mylène Herry
Direction : Modesta Suárez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Espagnol
Date : Soutenance le 07/12/2013
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : France Amériques Espagne - Sociétés, pouvoirs, acteurs (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Dante Barrientos Tecún
Examinateurs / Examinatrices : Modesta Suárez, Dante Barrientos Tecún, Catherine Heymann, Valérie Robin Azevedo
Rapporteurs / Rapporteuses : Dante Barrientos Tecún, Catherine Heymann

Mots clés

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Résumé

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Dans une approche superficielle de l’Histoire péruvienne récente, la violence a d’abord eu pour nom Sentier Lumineux ; elle s’appelle aussi « armée » et « groupes para-militaires ». Chronologiquement, elle peut être située entre 1980 et 1992 (date de l’arrestation d’Abimael Guzmán, le leader incontesté du groupe maoïste). Une façon de dénoncer cette violence a été de faire appel à une forme discursive dont le premier sens est juridique : le témoignage. Les témoignages, alors réunis du temps de cette guerre sale (appelée aussi « conflit interne ») et dans les années qui ont suivi, ont permis à la Commission de la Vérité et de la Réconciliation (C.V.R., créée en 2001) de mettre en évidence des mécanismes qui tiennent autant à cette expérience de la violence qu’à une mise en mots de cette expérience. La réalité de ces décennies de terreur engendre donc deux réactions. Une réaction politique, journalistique et juridique (par exemple, la commission présidée par Mario Vargas Llosa en 1984, après le massacre de journalistes à Uchuraccay), d’abord. Ensuite, une réaction artistique et littéraire, souvent en décalage par rapport à la chronologie historique. Dans tous les cas, on pourrait dire que le témoignage est une forme privilégiée de ce dire. Ainsi, l’écriture des écrivains péruviens, empreinte du contexte national, tente d’informer le lecteur à l’aide de données historiographiques, journalistiques, politiques et/ou personnelles plus ou moins avérées, et au-delà cherche à réfléchir sur la crédibilité du politique, sur la légitimité du pouvoir, sur la permanence de l’Humain. Dans la plupart de ces œuvres, dont notre corpus est un échantillon, nous nous interrogeons sur les formes littéraires que peut prendre cette violence. Mêlant prose, vers et bande dessinée, on trouve chez les auteurs, d’une part, la nécessité de dire ce que l’on a vu ou entendu -le témoin de cette Histoire s’impose donc souvent comme protagoniste de l’œuvre littéraire- mais aussi, d’autre part, la nécessité de guider le lecteur dans la fiction proposée. Pour ce faire, nous avons choisi dix auteurs, consacrés ou relativement inconnus, dont une partie de l’œuvre traite de cette problématique. Ce sont les romanciers Mario Vargas Llosa (Lituma en los Andes, 1993), Alonso Cueto (La hora azul, 2005) et Santiago Roncagliolo (Abril rojo, 2007). Dans le domaine de la nouvelle, nous avons retenu aussi trois auteurs : Julián Pérez (« Los alzados », 1986), Pilar Dughi (« El cazador », 1989) et Sócrates Huaita Zuzunaga (« Ayataki », 1989). Quant à la poésie, elle est représentée ici par Rodrigo Quijano (Una procesión entera va por dentro, 1998), Rocío Silva Santisteban (Las hijas del terror, 2005) et Luis Rodríguez Castillo (El monstruo de los cerros, 2005). Enfin, nous avons sélectionné la bande dessinée de Jesús Cossío, Alfredo Villar et Luis Rossell (Rupay, 2008).