La construction du local dans les Grandes Plaines des Etats-Unis : appropriations coloniales et enracinement rural (Kansas, 1870-1930)
Auteur / Autrice : | Emmanuel Falguieres |
Direction : | Romain Huret, Nicolas Barreyre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance le 15/12/2023 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Nicolas Verdier |
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Verdier, Soazig Villerbu, Yves Figueiredo, Evelyne Varieras-Payen | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Soazig Villerbu |
Mots clés
Résumé
Cette thèse étudie l’histoire des soixante premières années de la colonisation des Grandes Plaines des États-Unis en s’intéressant à la construction du local par les migrants non- amérindiens dans la ruralité des plaines de l’ouest du Kansas entre 1870 et 1930. Nous proposons de distinguer deux appropriations du territoire : la première est centrée sur la structuration des voisinage ruraux par la propriété de la terre agricole ; la seconde s’intéresse à l’émergence de l’histoire locale des communautés rurales dans les plaines et à l’importance de la carte dans ces récits. À travers ces deux appropriations, les nouveaux habitants négocient avec des interlocuteurs extérieurs à la ruralité, comme l’État fédéral, l’État du Kansas, les universités ou la société historique du Kansas, une construction du local, tant par la fabrication administrative des collectivités locales, comme les comtés, que par la production de récits historiques tels qu’ils se posent aux localités nouvellement créées et tels qu’elles se les approprient. La thèse permet de saisir les mécanismes de la pérennisation des communautés rurales des Grandes Plaines par leur enracinement au sein d’un territoire en proposant un arc argumentatif qui part de la distribution des terres publiques des bureaux du cadastre fédéraux dans les années 1870 jusqu’à la construction de monuments commémoratifs aux pionniers dans les années 1910. Le travail se clôt dans la décennie suivant la Première Guerre Mondiale avec une catégorie du local devenue une donnée admise d’une campagne stabilisée, alors que se rapproche la Grande Dépression et les tempêtes de poussière des années 1930.