Littérature postcoloniale et esthétique de la folie et de la violence : une lecture de neuf romans africains francophones et anglophones de la période post-indépendance
Auteur / Autrice : | Jules Michelet Mambi Magnack |
Direction : | Yves Clavaron, Emmanuel Matateyou |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature comparée |
Date : | Soutenance le 05/04/2013 |
Etablissement(s) : | Saint-Etienne en cotutelle avec Université de Yaoundé I |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....) |
Jury : | Président / Présidente : Évelyne Lloze |
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Matateyou, Pierre Fandio, François Guiyoba |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La littérature africaine d'expression française et anglaise se présente aujourd'hui sous le signe de la remise en question et de la déconstruction des modèles occidentaux. Née dans un contexte trouble marqué par la violence et un· véritable génocide des cultures africaines, cette littérature est aujourd'hui marquée par les motifs de la folie et la violence. Les neuf romans sur lesquels cette étude est menée, s'inscrivent dans cette catégorie du roman africain contemporain.Elle met en lumière les diverses manifestations de la folie et de la violence : structures narratives éclatées et fragmentées, langues d'écriture (français et anglais) subverties par les langues africaines,thématique nourrie par la violence et la folie ... Les auteurs de ces textes ont pris l'option de mettre en scène des personnages présentant des symptômes de la maladie mentale, la violence extrême, -génocides, guerres civiles-, régimes dictatoriaux tenus par des élites inconscientes qui exercent sur les populations une violence structurelle. Bref, ces textes nous plongent dans un univers véritablement chaotique, tant dans leur contenu que dans leur esthétique.Ce travail tente de démontrer que la violence en postcolonie est causée d'une part, par la quête du pouvoir qui passe souvent par l'élaboration des stéréotypes à travers lesquels un individu ou un groupe se voit accablé d'attributs négatifs, et d'autre part, par la résistance opposée par les marginalisés contre toute forme de domination.Par ailleurs, la situation chaotique que vivent les Africains aujourd'hui- crises comportementales, crises identitaires, dépersonnalisation- est tributaire non seulement de son passé jalonné par la violence physique, morale et culturelle, mais aussi des élites politiques qui demeurent encore mentalement colonisées, et miment les attitudes des anciens maîtres.Enfin, la folie et la violence qui se manifestent par une véritable révolution esthétique et un recentrage du discours littéraire, s'inscrivent dans la logique de la démarche postcoloniale qui préconise une forme de révolte, de déconstruction des modèles hérités du centre normatif européen.En un mot, l'esthétique de la folie et de la violence se présente comme un moyen pour la littérature africaine de revendiquer sa différence, son autonomie et sa place au sein des grandes littératures du monde.