Traversées : Dessin, sculpture et pratiques d'atelier
Auteur / Autrice : | Jérôme Dussuchalle |
Direction : | Valentine Oncins |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts plastiques et Sciences de l'art |
Date : | Soutenance le 19/10/2013 |
Etablissement(s) : | Saint-Etienne |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre interdisciplinaire d'Etudes et de Recherches sur l'Expression Contemporaine (Saint-Etienne ; 1969-2020) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre Baqué |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Coëllier, Didier Vermeiren |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Si l’amorce d’une recherche engage son auteur dans un cheminement dont il ne connaît pas vraiment l’issue, le place d’emblée face à des inconnus et à des possibles, il faut bien se rendre à l’évidence : la fin du travail –annonçant peut-être le début d’un autre – nécessite un retour sur la pensée qui s’est déroulée selon une temporalité qui semble alors nous échapper. La durée d’une telle entreprise ne parvient pas à se cristalliser en un point dont on pourrait faire le tour. Le cheminement de pensée qui s’est donc déplié selon le cadre spatial et temporel imparti, selon la répartition des pages et la structure d’un ouvrage qui pourrait bien apparaître comme un autre type de carnet, doit être repris et reconduit selon d’autres stratégies. Conclure reviendrait, en effet, à extraire d’un matériau donné –ici l’écriture d’un texte– les points de capitons où la pensée se condense. Travail proche du dégagement du bloc en sculpture, travail encore de découvrement mais aussi et surtout travail de synthèse et d’ouverture. Précipitation d’un chemin de pensée sur ce qui définit ses limites, le tracé de son parcours, son bornage, ses jalons tout comme ses traverses.Cet acheminement vers l’écriture aura donc pris pour origine une situation de pratique plastique définie par deux instances d’appréhension du réel, deux modes d'existence de l’œuvre, le dessin d’une part, la sculpture de l’autre. Telle était la place attribuée aux termes posés dès l’origine de ce projet de recherche sur la sculpture et le dessin. Mais, à ce point conclusif de l’ouvrage, pourquoi ne pas intervertir les termes par lesquels s’est énoncée, dans un premier temps, cette thèse ? Nous pourrions ici avancer une position bien différente : la sculpture puis le dessin. Il paraît en effet artificiel de vouloir donner la primauté à l’un des deux médiums tant ils fonctionnent ensemble. Configuration qui diffère donc de celle annoncée en exergue de ce travail, puisque la réflexion menée sur l’articulation de ces deux « objets de pensée » peut nous amener à formuler une première remarque : les deux médiums ne sont pas à prendre dans leur successivité mais bien dans leur entrelacement réciproque. Ce qui ne signifie pas que le dessin se confonde avec la sculpture. L’inverse n’est pas moins vrai. C’est à leur conjonction et à leur croisée que se situe donc le cœur de la recherche et c’est là, sans doute, qu’est le point de bascule permettant de relancer l’expérience poïétique de l’un à l’autre. Ici est le nœud du problème, son site. La circularité, et donc une récupération perpétuelle du dessin dans la sculpture et de la sculpture par le dessin, travaille notre œuvre plastique en profondeur, elle en serait le soubassement. La sculpture relance le dessin qui à son tour relance la sculpture…