Thèse soutenue

La société de l'amélioration : le renversement de la perfectibilité humaine, de l'humanisme des Lumières à l'humain augmenté

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Auteur / Autrice : Nicolas Le Dévédec
Direction : Jean BaudouinCéline Lafontaine
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 04/12/2013
Etablissement(s) : Rennes 1 en cotutelle avec Université de Montréal (1878-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme, des organisations et de la société (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut du droit public et de la science politique (Rennes) - Université de Montréal. Département de sociologie

Résumé

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Du dopage sportif à l’usage de psychotropes pour accroître les capacités intellectuelles ou mieux contrôler les émotions, du recours aux nouvelles technologies reproductives permettant une maîtrise croissante des naissances, au développement d’une médecine anti-âge qui oeuvre à l’effacement de toute trace du vieillissement, jamais il n’a été autant question d’améliorer l’être humain et ses performances par le biais des avancées technoscientifiques et biomédicales contemporaines. Cette étude interroge cette aspiration à un humain augmenté à la lumière de l’idéal humaniste et politique de la perfectibilité humaine systématisé par les philosophes des Lumières au 18ème siècle, en particulier dans l’oeuvre et la pensée de Jean-Jacques Rousseau. À la différence du modèle politique et humaniste de la perfectibilité, qui valorise l’amélioration de la condition humaine dans et par la société, au coeur de l’imaginaire démocratique moderne, la société de l’amélioration contemporaine paraît, elle, promouvoir un modèle de perfectibilité dépolitisé, axé sur l’adaptabilité technoscientifique de l’être humain et la transformation de la vie en elle-même. À travers une excursion au sein l’histoire de la pensée sociale, l’objectif de cette étude est de comprendre comment un tel renversement et une telle dépolitisation de la perfectibilité ont pu avoir lieu. De Jean-Jacques Rousseau à Karl Marx, de Auguste Comte à Francis Galton, despenseurs postmodernes au mouvement transhumaniste, cette thèse offre une généalogie synthétique de la société de l’amélioration dans laquelle nous entrons, seule à même d’éclairer de manière critique des transformations sociales et technoscientifiques trop souvent présentées sous le masque de l’inéluctabilité