Mythes, astronomie, découpage du temps et navigation traditionnelle : l’héritage océanien contenu dans les mots de la langue tahitienne
Auteur / Autrice : | Jean-Claude Teriierooiterai |
Direction : | Bruno Saura, Claire Moyse-Faurie |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, littérature et Civilisations Océaniennes |
Date : | Soutenance le 09/12/2013 |
Etablissement(s) : | Polynésie française |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale du Pacifique (Faaa ; 2005-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Université de la Polynésie Française |
Jury : | Président / Présidente : Éric Conte |
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Saura, Claire Moyse-Faurie, Éric Conte, Anne Di Piazza, Patrick Vinton Kirch | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Di Piazza, Patrick Vinton Kirch |
Résumé
Comment les Tahitiens ont-ils conceptualisé le ciel pour en faire un instrument de mesure astronomique ? Leurs traditions apportent des explications sous forme de récits cosmogoniques. Ils peuvent nous envoûter mais, ils ne sont pas considérés comme des solutions scientifiques. L'astronomie a accordé aux théories qui ont cours aujourd'hui toutes les apparences du sérieux et de la rationalité. La cosmogonie a commencé le jour où l'homme s'est posé des questions sur son environnement et ses origines. Il fallait demander à ceux qui avaient voyagé, de raconter ce qu’ils avaient vu et entendu sur les régions encore plus lointaines. Les Tahitiens font partie de ces curieux qui sont allés voir ce qu’il y avait au-delà de l’horizon et pour qui la parole d’un ancêtre était acte de foi. Les réponses se trouvent donc dans les récits mythiques et le vocabulaire utilisé, à la source des symboles intellectuels. Pour les déchiffrer, l’approche linguistique est indispensable.Dans la cosmogonie tahitienne, le dieu Ta’aroa crée le monde. Le ciel demeure cependant uni à la terre, il le soulève à l’aide de dix piliers (pou), que repèrent des étoiles appelées ‘anā. Les objets célestes peuvent ainsi émerger des abysses à l’horizon et se mouvoir sur le dôme en traçant une dizaine de chemins (rua), guidés par les plus remarquables d’entre eux, les ta’urua. Cette conceptualisation du ciel offrira aux Tahitiens un instrument de mesure spatiotemporel remarquable.Leur lexique astronomique comporte près de deux cents termes porteurs de concepts. Les revisiter conduit à découvrir leur ancienne science.