De la juridicité : approche de phénoménologie herméneutique
Auteur / Autrice : | Bertrand Mazabraud |
Direction : | Hubert Faes, Philippe Soual |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 04/12/2013 |
Etablissement(s) : | Poitiers |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, pensée, arts et histoire (Poitiers ; 2009-2018) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Métaphysiques allemandes et philosophie pratique (2012-....) |
faculte : Université de Poitiers. UFR de sciences humaines et arts - Institut catholique de Paris. Faculté de Philosophie (1895-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Jacques Lenoble |
Examinateurs / Examinatrices : Hubert Faes, Philippe Soual | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Michaël Fœssel, Antoine Garapon |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Bien que tout un chacun use du droit au quotidien, nul ne semble parvenir à s'accorder sur la juridicité. Pour approcher celle-ci, la phénoménologie-herméneutique, à la manière dont elle fut pratiquée par Ricoeur, offre de précieux jalons. D'abord, elle invite à entrer en dialogue avec les théories positivistes, afin de mieux expliquer la structure du droit, ses objets (les normes, les institutions), et son ordonnancement. Cependant, le positivisme est incapable d'expliquer ce qui fonde ou autorise une telle structure (I). Ensuite, la juridicité peut être approchée à travers ses modalités linguistiques et herméneutiques. Le droit se manifeste comme la formulation de significations sociales prioritaires qui, pour être appliquées, doivent être en permanence amendées et enrichies. L'herméneutique juridique se comprend comme la dialectique entre l'invention de la solution la plus juste et son acceptabilité par rattachement au droit existant. Toutefois, si la raison judiciaire est mieux comprise, il reste que ce n'est pas cette dernière seule qui valide l'existence d'un énoncé normatif, mais le dispositif conventionnel d'habilitation à dire le droit. Alors que le normativisme aboutissait à un primat de la loi, l'herméneutique judiciaire aboutit à un primat du juge. Or l'un présuppose l'autre et vice-versa (II). Enfin, l'herméneutique philosophique de Ricoeur permet de reconduire la juridicité aux paradoxes du politique et de l'éthique. Au regard du paradoxe politique, le droit s'entend du moyen pour une communauté historique de se doter de la capacité de décider et se trouve autorisé de rendre durable le concert d'action qui fonde ladite communauté. Au regard de la justice, le droit se comprend comme l'exception que le tiers peut opposer à la sollicitude illimitée due au prochain. Par suite, la raison de la validité instituée des énoncés juridiques tiendrait au tragique de l'action, de sorte qu'elle peut se comprendre comme une présomption de validité morale et politique (III).