Thèse soutenue

L’alimentation précoce : ses déterminants, son influence sur la croissance postnatale et les consommations alimentaires à 3 ans
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Auteur / Autrice : Aisha Betoko
Direction : Marie-Aline CharlesBlandine de Lauzon-Guillain
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé Publique - Epidémiologie
Date : Soutenance le 27/06/2013
Etablissement(s) : Paris 11
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé publique (Paris ; 2000-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....) - Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations
Jury : Président / Présidente : Françoise Clavel-Chapelon
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Aline Charles, Françoise Clavel-Chapelon, Dominique Turck, Jean-Christophe Rozé, Sophie Nicklaus, Katia Castetbon, Natalie Rigal
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Turck, Jean-Christophe Rozé

Résumé

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Contexte : L’alimentation précoce a une influence sur la croissance et le développement des habitudes alimentaires. Dans la littérature, les déterminants et les effets sur la santé des pratiques d’allaitement et de diversification alimentaire (introduction des aliments autres que le lait) ont souvent été analysés en dissociant ces deux pratiques pourtant très liées. Objectifs : Caractériser par une approche plus globale l’alimentation dans la première année de vie, mettre en évidence ses principaux déterminants et comprendre son influence sur la croissance dans les trois premières années de vie de l’enfant et ses habitudes alimentaires à 3 ans. Méthodes : Les données de la cohorte EDEN qui a recruté 2002 femmes enceintes en début de grossesse, entre 2003 et 2006 dans deux hôpitaux à Nancy et à Poitiers, ont été utilisées. L’alimentation et les paramètres anthropométriques de l’enfant ont été recueillis par questionnaires et examens cliniques à la naissance, 4, 8, 12, 24 et 36 mois. Une analyse en composantes principales a permis d’identifier des profils de pratiques alimentaires dans la première année de vie à partir de la durée d’allaitement, de l’âge d’introduction de différents groupes d’aliments et du mode de préparation des aliments utilisés (préparations « maison », plats préparés « spécifiques bébé » et plats préparés ordinaires du commerce). Des régressions linéaires et logistiques multiples ont été utilisées pour analyser les associations entre profils de pratiques alimentaires, croissance et habitudes alimentaires à 3 ans. Résultats : i) Le type de préparation infantile utilisée de manière prédominante les 4 premiers mois de vie était associé à la parité, l’éducation et le retour à l’emploi maternels mais pas à la croissance de l’enfant sur cette même période. ii) Trois profils de pratiques alimentaires dans la première année de vie ont été identifiés dans la cohorte EDEN. Des scores élevés sur le profil 1 « Diversification tardive et utilisation d’aliments spécifiques bébé » étaient associés à un revenu familial élevé, un âge et un niveau d’études maternels élevés, une parité faible et un recrutement à Nancy. Des scores élevés sur le profil 2 « Allaitement maternel long, diversification tardive et utilisation d’aliments faits maison » étaient associés un âge et un niveau d’études maternels élevés et un recrutement à Poitiers. Des scores élevés sur le profil 3 « Utilisation fréquente d’aliments ordinaires du commerce » étaient associés à un âge maternel plus faible, une parité plus élevée et un recrutement à Nancy. iii) Un score élevé sur le profil 2 était associé à une croissance staturo-pondérale plus lente entre 0 et 1 an et plus rapide entre 1 et 3 ans après ajustement sur les facteurs de confusion potentiels. Ce même profil était associé positivement à la consommation de fruits et légumes à 3 ans. Un ajustement supplémentaire sur la durée d’allaitement maternel atténuait les relations sans pour autant les faire disparaître totalement, suggérant un effet de l’ensemble de pratiques alimentaires dans la première année de vie sur les paramètres que nous avons étudiés. Conclusions : Ces résultats confirment l’importance des déterminants socioculturels sur les pratiques d’alimentation dans la première année de vie. Ils confirment également les liens entre l’alimentation précoce et d’une part la croissance dans les trois premières années de vie et d’autre part l’apprentissage des habitudes alimentaires ultérieures. La prise en compte dans la recherche de l’ensemble des pratiques alimentaires dans la première année de vie, lorsque l’on s’intéresse à leurs effets sur le développement de l’enfant doit être encouragée.