Thèse soutenue

Devenir à long terme de couples traités par fécondation in vitro dans la cohorte DAIFI

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Auteur / Autrice : Pénélope Troude
Direction : Elise de La Rochebrochard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique, option épidémiologie
Date : Soutenance le 21/06/2013
Etablissement(s) : Paris 11
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé publique (Paris ; 2000-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....) - Groupement d'intérêt scientifique Réseau Socio-économie de l'habitat (France) - Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations - Institut National d'Etudes Démographiques Paris
Jury : Président / Présidente : Joël Coste
Examinateurs / Examinatrices : Elise de La Rochebrochard, Joël Coste, Dominique Royère, Pierre-Yves Ancel, Patrick Rozenberg, Laurent Toulemon
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Royère, Pierre-Yves Ancel

Résumé

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Les études sur les couples traités par fécondation in vitro (FIV) ont jusqu’à présent porté essentiellement sur l’évaluation du succès en FIV. Très peu de données sont disponibles sur le devenir à long terme de couples traités par FIV. L’objectif de ce travail était d’estimer la fréquence de réalisation du projet parental à long terme, et d’étudier les facteurs associés aux interruptions précoces des traitements et aux naissances naturelles.L’enquête DAIFI-2009 a inclus 6 507 couples ayant débuté un programme de FIV en 2000-2002 dans l’un des 8 centres de FIV participant à l’étude. Les données médicales des couples et leur parcours dans le centre ont été obtenus à partir des dossiers médicaux des centres de FIV pour tous les couples. L’information sur le devenir des couples après le départ du centre a été obtenue par questionnaire postal auprès des couples en 2008-2009 (38% de participation 7 à 9 ans après l’initiation des FIV). L’étude des facteurs associés à la participation à l’enquête postale suggérait que la fréquence de réalisation du projet parental estimée sur les répondants seulement pourrait être biaisée. Les différentes méthodes mises en œuvre pour corriger la non réponse (pondération, imputation multiple) n’ont pas modifié l’estimation de la fréquence de réalisation du projet parental. Au total, 7 à 9 ans après l’initiation des FIV, 60% des couples ont réalisé leur projet parental de façon biologique, suite à un traitement ou suite à une conception naturelle. Lorsque les adoptions sont aussi prises en compte, 71% des couples ont réalisé leur projet parental. Après l’échec d’une première tentative de FIV, un couple sur 4 (26%) a interrompu les FIV dans le centre d’inclusion. Globalement, les couples avec de mauvais facteurs pronostiques ont un plus grand risque d’interrompre les FIV. Cependant, la proportion plus importante d’interruption parmi les couples avec une origine inexpliquée de l’infécondité pourrait s’expliquer par la survenue plus fréquente de naissance naturelle dans ce sous-groupe de couples. Parmi les couples n’ayant pas eu d’enfant suite aux traitements, 24% ont ensuite conçu naturellement en médiane 28 mois après l’initiation des FIV. Parmi les couples ayant eu un enfant suite aux traitements, 17% ont ensuite conçu naturellement en médiane 33 mois après la naissance de l’enfant conçu par AMP. Les facteurs associés aux naissances naturelles sont des indicateurs d’un meilleur pronostic de fertilité, particulièrement chez les couples sans enfant AMP.L’enquête DAIFI-2009 a permis d’apporter des informations sur le parcours à long terme des couples traités par FIV qui n’avait jusqu’à présent été que peu étudié, souvent sur de faibles effectifs et avec un suivi plus court. Ces résultats doivent apporter de l’espoir aux couples inféconds, puisque la majorité d’entre eux ont finalement réalisé leur projet parental, même si cela peut prendre de nombreuses années.