La variation stylistique en maltais : étude des usages concrets de la langue appuyée sur une approche contrastive des phénomènes variationnels en maltais et en français
Auteur / Autrice : | Anne-Maria Bezzina |
Direction : | Françoise Gadet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 19/12/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 10 en cotutelle avec University of Malta |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....) |
Jury : | Président / Présidente : Ray Fabri |
Examinateurs / Examinatrices : Ray Fabri, Thomas Stolz, Martine Vanhove, Carmen Despaquale | |
Rapporteur / Rapporteuse : Thomas Stolz, Martine Vanhove, Carmen Despaquale |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La variation intralocuteur se manifeste selon les usages à partir des conditions situationnelles de production du discours : le chenal oral / écrit, le cadre et la formalité de la situation, le sujet, le ton, les objectifs et enjeux identitaires des participants, et le contexte co-construit et reconstruit tout au long de l’interaction. Une distinction est établie entre formel institutionnel ou protocolaire, pratiqué par des professionnels de la parole publique dans des situations à enjeu sérieux ou médiatiques, et le formel des locuteurs individuels, pratiqué par tous, normalement dans des cadres transactionnels. Le bilinguisme caractérisant la situation linguistique à Malte est décrit comme caractérisé par une diglossie relative, socialement plutôt qu’institutionnellement établie, à partir de la répartition fonctionnelle de l’anglais et du maltais et du prestige associé avec l’anglais considéré par la communauté et le secteur privé comme variété H, contrebalancés par le fait que le maltais est privilégié comme variété H dans les situations protocolaires influencées par l’Etat.Un questionnaire concerne les usages et les attitudes linguistiques au niveau sociétal : il en ressort des attitudes ambivalentes vis-à-vis des dialectes, la vénération dont jouit le maltais sémitique, et les confrontations d’attitudes concernant l’emploi de l’anglais. Ces résultats permettent de mieux comprendre la valeur sociolinguistique des données qui émergent d’un corpus ‘maltais’. Le corpus oral est obtenu à partir de huit locuteurs-clés (dont trois professionnels de la parole publique) enregistrés dans divers types de situations. Le corpus écrit se divise en écrit informel (emails et chat) et écrit formel (articles, prose littéraire, écrits administratifs).Le corpus montre qu’à Malte la variation se réalise par les différences de registre et par l’alternance codique et comprend ainsi les schémas de variation associées avec les situations monolingues comme avec les situations bilingues. Une étude de la distribution des adverbes et conjonctions maltais confirme leur sensibilité à la formalité, au chenal et au genre. La jonction propositionnelle et la dislocation varient également en fonction du style. L’alternance codique paraît motivée par la volonté d’apprendre l’anglais aux enfants, et, pour les adultes, par le prestige et les connotations d’éducation liés à cette langue. La situation linguistique française est connue pour l’écart important entre formes standard et non standard. Les causes en sont énumérées. En contexte maltais, la variation inhérente au maltais et la possibilité de recourir à l’alternance codique fournissent aussi une marge importante de possibilités variationnelles. Les processus de standardisation dans les deux situations diffèrent sur divers plans ; les attitudes linguistiques se ressemblent par une idée de purisme. Une analyse est faite des domaines linguistiques touchés par la variation dans les deux langues, avec des propositions concernant quels types de variation sont davantage tolérés. La variation stylistique domine le contexte non diglossique français ; l’hypothèse est avancée que la variation sociale prédomine en contexte maltais.