Vivre et travailler avec les éléphants : une option durable pour la protection et la conservation de l'espèce : enquête sur les relations entre les Khamti et les éléphants dans le nord-est indien.
Auteur / Autrice : | Nicolas Lainé |
Direction : | Gilles Tarabout, Jocelyne Porcher |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie |
Date : | Soutenance le 06/01/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Vinciane Despret |
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Tarabout, Jocelyne Porcher, Vinciane Despret, Raphaël Rousseleau, Lucienne Strivay, Philippe Ramirez, Stéphane Rennesson | |
Rapporteur / Rapporteuse : Raphaël Rousseleau, Lucienne Strivay |
Mots clés
Résumé
Dans un contexte de remise en cause de la présence animale au sein des sociétés humaines, cette thèse propose une analyse des conditions et des implications du vivre-ensemble entre les éléphants et les Khamti dans le Nord-Est indien. L’approche retenue se situe à la croisée de l’anthropologie des humains et des non-humains, de l’anthropologie de la nature, de l’anthropologie de la conservation, ainsi que de la sociologie et de la clinique du travail. L’enquête se base sur un travail ethnographique qui a pris en compte la participation et l’engagement intersubjectif des Khamti et des pachydermes. Elle traite des différents aspects du vivre-ensemble avec les éléphants : depuis la naissance, qui passe par la capture et la socialisation d’un éléphant de forêt, jusqu’à la manière dont évoluent et perdurent les liens initialement noués au travail. Élargissant l’objet d’étude à l’échelle nationale indienne et au sort des éléphants vivant à l’état de liberté naturelle, une réflexion est menée sur le devenir du vivre-ensemble. Les conclusions soulignent la centralité du travail dans les liens entre les Khamti et les éléphants. De manière plus générale, la thèse ouvre un questionnement sur la place des animaux dans les sociétés humaines. Concernant l’éléphant d’Asie, face aux effets pervers des projets de conservation engagés en faveur de l’espèce (menacée d’extinction) et contre les campagnes menées pour « libérer » les éléphants vivant parmi les hommes, les Khamti, en travaillant avec ces animaux, pérennisent leurs relations avec eux et apparaissent comme étant les meilleurs protecteurs des éléphants et, potentiellement, les meilleurs conservateurs de l’espèce aujourd’hui.