Thèse soutenue

L’influence de la théorie du droit social d’origine française sur la pensée juridique serbe durant le XXe siècle.
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Auteur / Autrice : Marko Bozic
Direction : Pierre BrunetVranjanac Dušan
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit public
Date : Soutenance le 18/12/2013
Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Univerzitet u Beogradu
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Droit et Science Politique (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Éric Millard
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Brunet, Vranjanac Dušan, Éric Millard, Éric Maulin, Dragoljub M. Popović
Rapporteurs / Rapporteuses : Éric Maulin, Dragoljub M. Popović

Résumé

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Par une analyse du discours de la théorie juridique serbe du XXe siècle, cette thèse contribue non seulement à la description des traits distincts de la pensée juridique serbe, mais aussi à la détermination de la possibilité de la réception des concepts libéraux par une société transitoire, dont la culture politique est bien différente de celle de la société occidentale. En ce sens, l’influence modeste de la théorie du droit social d’origine française indique le conservatisme de l’élite universitaire serbe, qui ne faisait pas confiance à la société et à ses capacités autonomes. Cette élite s’est rendu compte que la société serbe était toujours traditionaliste, patriarcale et pauvre en institutions civiles bien établies. C’est pourquoi l’idée libérale d’une société civile qui englobe l’État, et dont ce dernier n’est qu’une entité au service des citoyens, leur est connue, mais peu convaincante. Au contraire, leur programme libéral s’appuie sur l’idée de l’État de droit qui s’opposerait à l’énergie des masses populaires et, par ses institutions élitistes, présuppose la société des individus libres. Croyant fort à la société comme la source ultime de l’activité législative et judiciaire, les théories françaises du droit social ont lancé une idée inadmissible pour la théorie serbe: la domination de la société sur l’État. Cependant, cette aversion des théoriciens serbes vis-à-vis de la société autonome ne révèle pas seulement le manque de la tradition libérale dans leur pensée. Elle explique aussi les raisons d’une transplantation difficile des institutions démocratiques occidentales et, en général, d’une dure transition de la société post-communiste serbe.