Thèse soutenue

Négociations identitaires : le film noir français face aux bouleversements de la France d’après-guerre (1946-1960)

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Auteur / Autrice : Thomas Pillard
Direction : Raphaëlle Moine
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes cinématographiques
Date : Soutenance le 31/05/2013
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Jury : Président / Présidente : Martin Barnier
Examinateurs / Examinatrices : Raphaëlle Moine, Martin Barnier, Geneviève Sellier, Ginette Vincendeau, Alain Kleinberger
Rapporteurs / Rapporteuses : Geneviève Sellier, Ginette Vincendeau

Résumé

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Bien que le terme « film noir » soit généralement réservé au cinéma hollywoodien, cette appellation a en réalité été forgée dans la France des années 1930 pour désigner des films français, et elle renvoie plutôt à une forme transnationale, circulant entre l’Europe et Hollywood. C’est à ce titre que l’on se propose de l’étudier dans le cinéma hexagonal, en montrant que le genre noir s’inscrit en France dans le cadre d’une tradition ancienne, et en analysant l’évolution du « film noir français » après-guerre, selon une approche historique et culturelle. En postulant que le film noir est indissociable d’un discours sur la modernité, cette thèse montre qu’il existe trois actualisations de la forme « noire » dans la France de 1946-1960, qui témoignent chacune des ambivalences d’une nation en transition, devant négocier le basculement entre l’Occupation et l’entrée dans la société de consommation : le « réalisme noir » exprime un fort pessimisme ayant des implications nostalgiques, masculinistes et nationalistes ; la « série noire pour rire » propose au contraire une réappropriation ludique de l’Histoire et de la modernité ; le film de gangsters confronte des personnages vieillissants marqués par la guerre aux mutations contemporaines et à l’American way of life. Par sa diversité même, le film noir français illustre ainsi les contradictions de la France d’après-guerre : désireuse de se plonger dans l’avenir mais obsédée par son passé traumatique, en partie séduite par la « tentation américaine » mais déterminée à conserver sa « francité ».