Thèse soutenue

Kitsch et photographie : étude historique du kitsch et de son statut dans la photographie (XIXe et XXe siècles)
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Auteur / Autrice : Mun-Ju Yeo
Direction : Thierry Dufrêne
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 05/03/2013
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Michel Poivert
Examinateurs / Examinatrices : Thierry Dufrêne, Michel Poivert, Christophe Genin, Catherine Perret
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Poivert, Christophe Genin

Résumé

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Apparu vers le milieu du XIXe siècle comme jargon dans les cercles artistiques munichois désignant une image de piètre qualité, bon marché, le mot kitsch s’utilise aujourd’hui non seulement dans le monde de l’art mais aussi dans la vie quotidienne toujours avec un sens fortement péjoratif. Considéré en général comme « mauvais goût », « art sans valeur », « camelote artistique », ou « art vulgaire », le kitsch n’est pourtant pas un concept qui demeure seulement dans une dimension esthétique ou artistique. Les divers phénomènes historiques du kitsch, émergés dans le contexte de la modernité, comme « la bib[e]lotomanie », « le roman-feuilleton », « l’art pompier » en France au XIXe siècle, ou encore « la peinture de salon de coiffure » en Corée au XXe siècle, trahissent tous que le kitsch est en effet une attitude que l’homme adopte vis-à-vis de son existence et du monde dans la réalité. L’essentiel de ce concept réside donc dans sa négation ou mieux dans sa fuite de la réalité. Voilà pourquoi la photographie se présente comme un médium qui mérite d’être étudié en rapport avec le kitsch. Médium qui a un lien spécifique par excellence avec le réel, elle ne cesse de faire ontologiquement le va-et-vient entre le présent et le passé, l’instantanéité et l’éternel, l’ici et l’ailleurs, le sujet et l’objet, la vie et la mort, etc. C’est en effet à cause de cette ontologie paradoxale que la photo peut devenir, selon « l’acte photographique », non seulement de l’art mais aussi du kitsch. Ainsi, l’attitude envers ce dernier que les artistes laissent apercevoir à travers leur œuvre photographique s’avère extrêmement variée, et ambiguë, voire même contradictoire tout comme chez Pierre et Gilles, Vik Muniz, Sebastião Salgado et Oliviero Toscani.