Esthétique de la résistance : photographie et dictature : Chili 1973-2006
Auteur / Autrice : | Javiera Medina |
Direction : | François Soulages |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Esthétique, science et technologie des arts |
Date : | Soutenance en 2013 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Esthétique, sciences et technologie des arts (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) |
Mots clés
Résumé
Le terme ''résistance'' étant souvent entendu comme opposition à la dictature, il est mobilisé ici dans une perspective psychanalytique pour penser non pas une résistance politique à la dictature, mais une résistance aux images traumatiques de cette dernière dans l'actualité. La photographie est le point de départ de cette réflexion et l'origine d'un déplacement vers une esthétique de la résistance. En partant de photos emblématiques telles que les prises de vue de l'attaque à La Moneda lors du coup d'État du 11 septembre 1973, ainsi que de questionnements sur l'image impossible de la disparition, ce travail envisage la possibilité d'une esthétique de la résistance qui supposerait dans son élaboration un dépassement de la résistance aux images par la voie de l'esthétique. Mais comment s'opère ce déplacement d'une résistance à l'image vers une esthétique de la résistance ? Quels sont les enjeux d'un regard qui résiste - dans les deux sens du terme : qui ''demeure'' et qui ''rejette'' ? Dans quelle mesure la photographie s'avère-t-elle un outil approprié pour cette esthétique particulière des images de la dictature ? En s'appuyant sur quelques éléments de la pensée freudienne dont la théorie de la résistance (des résistances), et notamment sur des textes de Ferenczi sur le traumatisme, cette recherche interroge la pratique des photographes et des artistes pour postuler, à travers l'analyse de certaines œuvres, une ouverture de la photographie. L'élaboration d'une esthétique de la résistance fondée sur l'image photographique appelle aussi une pensée politique de l'image et du spectateur. Dans ce but, nous proposons une lecture de Jacques Rancière et de sa mise en relation de l'esthétique et du politique, ainsi que des théoriciens ayant étudié la photographie : Rosalind Krauss, Georges Didi-Huberman et François Soulages. Nous reprenons également la critique de l'archive chez Jacques Derrida, et les postulats sur la responsabilité personnelle et le jugement présents dans l'œuvre d'Hannah Arendt.