Auteur / Autrice : | Claire de Loye |
Direction : | Alain Blanchet, Milena Kostova-Dimitrov |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | psychologie |
Date : | Soutenance en 2013 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Résumé
L’objectif de ce travail était d’identifier les mécanismes neurocognitifs à l’origine de l’un des symptômes majeurs de la schizophrénie : le trouble de la pensée, du langage et de la communication. Les données de la littérature indiquent que ce trouble découlerait d’un déficit de certains processus de traitement du contexte sémantique : les processus consistant à exploiter le contexte pour générer des attentes seraient préservés dans la schizophrénie, alors que les processus permettant de construire une représentation du sens en intégrant à postériori les informations nouvelles avec le contexte seraient altérés. Pour évaluer séparément ces deux processus, nous avons élaboré une tâche de jugement sémantique portant sur des phrases dont la présentation du dernier mot était latéralisée. Les modèles psycholinguistiques indiquent en effet que les processus de génération d’attentes sont sous-tendus par l’hémisphère gauche et les processus d’intégration du sens par l’hémisphère droit. Nos études ont été réalisées avec des mesures comportementales ou électrophysiologiques chez des sujets atteints de schizophrénie ou ayant des traits de schizotypie. Les résultats ont indiqué que les sujets ayant des traits de schizotypie n’étaient pas en difficulté pour générer des attentes ou intégrer les mots compatibles avec le contexte. En revanche, ils présentaient un défaut d’inhibition des concepts incompatibles. Cette anomalie était liée avec la dimension interpersonnelle de la schizotypie et concernait également les sujets atteints de schizophrénie. Ces derniers présentaient de surcroit une moindre activation des mots compatibles, qui pourrait refléter un déficit des processus intégratif.